Les Ames vagabondes : Critique

Patrick Antona | 15 avril 2013
Patrick Antona | 15 avril 2013

Après avoir sérieusement malmené le mythe du vampire avec la saga Twilight, voilà que l'inéffable Stephenie Meyer (aidée par des producteurs hollywoodiens en recherche d'un coup bien juteux) s'attaque au thème de l'invasion extra-terrestre par le biais de parasites. 

L'idée du danger de possession par des entités alien était déjà à la base de classiques de la littérarture du genre que sont The pupett masters et L'Invasion des profanateurs, souvent adaptés au cinéma avec succès. Tenaillée par sa volonté de véhiculer ses idéaux mormons bien moisis, bien aidée par un Andrew Niccol qui tend à laisser son talent de côté, Meyer risquait fort d'accoucher bien plus d'une étude des tourments d'une post-ado en prise avec ses premiers émois sexuels et la manière de les réprimer qu'à la survivance du subconscient en prise avec une intelligence supérieure. Bingo !

 

 

Visuellement pauvre (très "original" ce nouveau monde ripoliné avec uniformes blancs et véhicules chromés), Les Âmes vagabondes souffre d'un rythme décousu pour s'enfoncer dans les tréfonds de la nullité quand l'héroïne possédée et son hôte plutôt bienveillant (Saoirse Ronan qui sauve quelques meubles) atterrissent dans une communauté de résistants tendance écolo menée par un improbable gourou (William Hurt) entouré de bellâtres.

Et le film de virer au mauvais vaudeville (mais involontairement drôle) lorsque l'intrigue se voit gratifier d'un trio puis d'un quatuor amoureux dont l'enjeu est le corps de l'humaine Melanie ou l'esprit de son invité spécial, la nouvellement nommée Wanda. Dans le même ordre d'idée, pour indiquer la lutte entre le subconscient larvé et non moins présent de l'humaine avec son hôte, et le dilemne qui étreint cette dernière, le modus operandi choisi est celui de la voix off ou de la soliloque à tout bout de champ. Ce qui était un ressort comique de génie dans L'Aventure intérieure est ici une quasi torture, vu la mièvrerie des échanges et des dialogues ne faisant qu'appuyer des rebondissements que n'importe quel spectateur censé aura bien fait d'anticiper. Et ce n'est pas un final plus remuant et des explications bien tardives sur le destin des aliens qui viendront malheureusement sauver l'entreprise, le film s'arrêtant en fait là où il aurait dû commencer, avec une perspective des relations inter-espèces.

 

 

Confit dans ses prétentions philosophico-religieuses, mal ficelé et réalisé en pilotage automatique par un réalisateur qui n'a de cesse, mystérieusement, d'enchaîner des oeuvres de moins en moins convaincantes, Les Âmes vagabondes ne réussira ni à combler les fans de base de  Stephenie Meyer qui espèrent une romance épique à la Twilight ni les amateurs de science-fiction appâtés par une affiche faussement prometteuse. À la limite, on peut lui prédire un statut de film culte dans un avenir proche, en nostalgie d'une période où le mauvais goût affiché et le mielleux étaient plus de mise que la sophistication et le sens de la transgression.

 

Résumé

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