Critique : Roman Polanski : A film memoir

Stéphane Argentin | 16 mai 2012
Stéphane Argentin | 16 mai 2012

Laurent Bouzereau, un nom que tous les (home)cinéphiles de la planète connaissent. Celui que l'on surnomme affectueusement « Mr. making of » tant ses documentaires consacrés aux chefs d'œuvre du Septième Art et cinéastes de renom sont parmi les meilleurs, si ce n'est LES meilleurs : Hitchcock, Lean, Spielberg, Scorsese, De Palma ou encore Polanski... la liste est si longue qu'elle en file le tournis. Et c'est précisément à ce dernier que Laurent Bouzereau a décidé de consacrer un portrait intitulé fort à propos A film memoir qui prend comme point de départ l'arrestation du cinéaste en 2009 lors de sa venue au Festival de Zurich.

De ce fait hautement médiatique découle les extraits d'un long entretien (près de 15 heures) de Polanski par l'un de ses plus fidèles amis, le producteur Andrew Braunsberg, et qui va en 90 minutes retracer la vie, la carrière et les scandales médiatiques avec une science du montage et de la narration qui ont fait la renommée de Bouzereau. Sans surprise, A film memoir s'articule donc autour des trois faits marquants de la vie de Polanski. D'une part, son enfance en plein Holocauste qui donnera naissance au flamboyant Le Pianiste que le cinéaste considère comme son « œuvre parfaite ». Ensuite, le décès de sa deuxième épouse, la magnifique Sharon Tate, assassinée le 9 août 1969 par la famille Manson alors qu'elle était enceinte. Et enfin, son arrestation pour viol sur mineure en 1978.

De ces trois évènements dans la vie du cinéaste, Laurent Bouzereau dresse un portrait d'une grande justesse en combinant documents d'archives (photos, vidéos) et extraits de ses films, le tout commenté en off par Polanski lui-même sans pour autant jamais verser dans le larmoyant ou le condescendant. Il ellipse ainsi certains passages à l'aide de simples textes écrits et coupe d'autres lorsque le cinéaste est à deux doigts de craquer pour de bon. Et pourtant, de cette vie faite de hauts et de bas, Roman Polanski, qui se qualifie lui-même comme un éternel optimiste voyant toujours le verre à moitié plein, ne cache rien, évoquant aussi bien l'Holocauste que cette affaire de viol vieille de 30 ans avec une incroyable franchise.

Cette même franchise caractérise de bout en bout ce Film memoir et dont les optimistes comme Polanski retiendront le happy end : celle d'un homme aussi heureux dans son métier - il adore tourner, essentiellement avec les mêmes collaborateurs depuis des années - que dans sa vie privée - il est marié à l'actrice française Emmanuelle Seigner depuis 1989 dont il a eu deux enfants).

 

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