Critique : Yelling to the sky
Premier film présenté en compétition au 37ème festival du film américain de Deauville, Yelling to the sky possède, malgré un propos fort redondant, un capital sympathie immédiat pour qui se donne la peine de gratter un peu sous le vernis de la misère sociale ici surexploitée.
Portrait au vitriol dramatique et pesant d'une famille américaine qui se disloque jour après jour, le film de Victoria Mahoney dresse au travers d'un regard acerbe et sans concession l'âpre constat des difficultés inhérentes aux quartiers pauvres des minorités américaines. Prise pour cible dans son lycée par divers membres du quartier, Sweetness O'Hara (la belle Zoe Kravitz) n'a d'autre choix pour assurer sa « survie » que d'adapter son comportement à la jungle environnante et devenir reine de meute.
Bien que citant tous les poncifs des films traitant de la précarité chez les afro-américains : de Precious à Boyz'n the hood ,et malgré un trop plein de mièvrerie mélodramatique, le film parvient à émouvoir le plus cynique des cinéphiles. Mis en forme avec une simplicité bienvenue et une écriture assez juste (on pense souvent à The Wire), le film dépasse ainsi son statut de petit film indépendant grâce à des acteurs aux interprétations sans failles et à une intrigue sans cesse renouvelée.
Consensuel et peu original certes mais diablement efficace.
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