Unstoppable : critique directe jusqu'au terminus

Florent Kretz | 18 novembre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Florent Kretz | 18 novembre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Tony Scott est un dur des durs. A l’image de ses films. Et malgré la position peu avantageuse que représente celle d’être dans l’ombre d’un frère peut-être trop talentueux, il était parvenu à se faire reconnaitre tel un véritable maître dans son genre de prédilection, le cinéma d’action. Celui qui pète, qui explose, qui flingue, celui qui, en fait, en donne au spectateur pour son argent. Quand bien même le matériau de départ serait pauvre, le frère Scott a démontré qu'il était capable de faire des prouesses avec peu.

L'APPEL DU DEVOIR

C’est le cas ici avec Unstoppable, divertissement bourrin et fun dans la plus pure tradition 90’s, qui parvient à dépasser son postulat de départ gentiment rocambolesque pour finalement offrir un film carrément palpitant voire même jouissif. Ou comment un train lancé à toutes blindes, monstre d’acier sans pilote et avec à son bord des produits hautement toxiques et explosifs, devient durant quelques heures l’ennemi public numéro 1 dans quelques Etats américains. Car passant par plusieurs mégalopoles, l’engin risque d’effacer tous signes de vie sur son passage.

Et si tous s’affairent à trouver une solution à cette catastrophe ferroviaire que l’on annonce comme le plus grand désastre que les Etats-Unis aient connu, le miracle viendra de l’initiative héroïque et suicidaire de deux citoyens lambdas, employés de la compagnie et qui ressentent soudain l’appel du devoir.

 

Chris PineChris Pine

 

Une duo parfaitement crédible, bâti à l’ancienne et basé sur les différences (âges, expériences, visions, motivations…) qui n’est pas sans rappeler la fraicheur et l’énergie des meilleurs duos de l’âge d’or du divertissement. Menée par un Denzel Washington au top en vieux briscard et parfaitement à son aise dans l’univers de Tony Scott (cinquième collaboration des deux hommes après Uss Alabama, Man on Fire, Déjà vu et L’attaque de métro 123), l’équipe est complétée par un Chris Pine impeccable.

Apportant la touche juvénile au duo, il parvient aisément à s’évincer d’un statut ingrat, celui de faire valoir visiblement écrit comme tel dans le scénario, pour finir par tout simplement voler la vedette : si ses quelques cascades le mettent en avant, c’est bien évidement la justesse de son jeu qui lui offre l’opportunité de s’affirmer en égal face à la star Denzel Washington.

 

LA PELLE DANS TA MANGEOIRE

Fonctionnant à merveille, l’importance du binôme prend toute son importance lors d’un dernier quart démentiel que seuls les flashs info viennent ralentir. Un parti pris qui ébranlent quelque peu l’action et son potentiel dramatique et ce même si on comprend l'intention de Tony Scott derrière ce geste. Ponctuant l’ensemble de l’aventure par le point de vue extérieur des médias, il jette un regard critique et grinçant sur la dimension consumériste de l’information. Ainsi, absolument démentiels et risqués lors de leurs accomplissements, les actes de bravoures de ces deux messieurs tout-le-monde sonnent véritablement faux et plats passés sous l’objectif des journalistes…

 

 

photoDenzel Washington

 

Top Gun, Le flic de Beverly Hills 2, Le dernier Samaritain, True romance … Tony Scott semble se rappeler ce qui avait fait le succès de ses oeuvres maitresses tout en conservant à l’esprit les reproches faits à ses derniers travaux (Domino et Déjà vu en tête). Retrouvant la fougue d’antan, il fait cohabiter sa récente passion pour une mise en scène lourde et stylisée avec l’efficacité et la générosité passés. En résulte un produit hollywoodien tout ce qu’il y a de plus respectable, passionnant, abracadabrant et qui pourrait se permettre de faire la nique à tous les Michael Bay et consorts : non seulement Unstoppable n’arrive pas dix ans trop tard mais en plus, malgré ses défauts, il rappelle ce que doit être un film d’action de ce calibre.

 

 

photo

Résumé

Tony Scott rappelle à tout le monde qui est le chef en terme de cinéma d'action.

Autre avis Simon Riaux
Bouillonnant et épuré, basique et intouchable, furieux et maîtrisé, une leçon de cinéma, de mouvement et d'écriture par Tony Scott.
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Lecteurs

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commentaires
Camille
10/06/2020 à 10:23

Pas plusieurs États, mais la Pennsylvanie

Pat
19/11/2019 à 20:11

Mauvais comme tous les fims de Tony Scott à partir de Domino.

Miami81
19/11/2019 à 12:13

Les frères Scott... incroyable.... ils ont toujours su être à la mode dans leur style de réalisation et là changer en fonction du film ou du public destiné.
Tony, tu nous manques, ta filmo était juste incroyable.

Ocani
19/11/2019 à 11:35

Oui c'est sympa mais comme le dit un autre commentaire, la vraie claque de Tony Scott c'est.bien Man on fire !

saiyuk
19/11/2019 à 11:20

Film trés sympa mais de Tony Scott il ne vaut pas Man on Fire, juste une grosse claque auquel unstoppable n'arrive pas a la cheville, ni de ennemis d'état d'ailleurs...

Box office
26/02/2018 à 19:45

Un film ou le nombre d' incohérences ne ce compte plus , des dialogues d'une platitude dingue , personne ne s'inquiete , en bref une serie B digne d'nrj 12

AlexKain
26/02/2018 à 03:56

Très bon ce film !!

Par contre, sauf si la VF a mal adapté, mais le train ne passe pas dans plusieurs états, ni par plusieurs mégalopole, et son crash n'est pas annoncé comme la plus grand catastrophe ferroviaire des USA.
Tout se passe dans un seul état (ptet 2), le train passe par une seule ville assez peuplé et risque surtout de se crasher dans une grande ville (à cause du viaduc en courbe), et donc être "que" la plus grande catastrophe ferroviaire de l'état de cette ville. (Pennsylvanie ou Virginie il me semble)
C'est en tout cas ce qui est dit via les "news/jt d'infos" dans le film en VF.

yellow submarine
25/02/2018 à 20:05

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