Critique : American pie : marions-les !

American Pie 3 avait à se faire pardonner un deuxième opus à moitié raté. Malgré la disparition de la quasi-totalité du casting féminin original à l'exception de Alyson Hannigan (et pour cause, son personnage Michelle va se marier avec le toujours empoté Jim pour ce qui sera le fil rouge du récit), le film tient la route. La raison : Stifler !

Totalement déchaîné et n'hésitant jamais à en faire des tonnes, Seann William Scott vole sans mal la vedette à ses infortunés compagnons : Jason Biggs n'a pas le quart du potentiel comique qu'il avait dans le premier, Thomas Ian Nicholas (Kevin) remplit avec conviction son rôle de parfait figurant (à tel point que le réalisateur l'oublie même lors des plans finaux), Eugene Levy se contente de reprendre (en moins drôle) son interprétation du père attentionné mais gaffeur.

Laissant ainsi la place au talent de cabotin de Scott, American Pie 3 trouve son rythme de croisière qu'un premier quart d'heure plus que poussif ne laissait absolument pas présager. Lorsque l'acteur commence son one man show, plus rien ne l'arrête : déspolitante séquence de "dance battle" dans une boîte homosexuelle, partouze zoophile à la chantilly, ... le point de non retour étant atteint avec une truffe en chocolat tendance scato. Résultat, lorsque le trublion n'est plus au centre du récit, le film redevient tristement plat, les gags n'ayant alors aucune folie ni imagination (pas aidés, il est vrai, par une mise en scène aux abonnées absentes).

American Pie 3, c'est de l'humour au raz des paquerettes qui perpétue une tradition du cinéma ado US tendance divertissement décervelé. A vous de voir si vos exigences cinématographiques peuvent cohabiter avec un tel programme.