Valentine's Day : Critique

Vincent Julé | 14 février 2010
Vincent Julé | 14 février 2010

C'est l'affiche qui le dit, Valentine's Day est « le nouveau Love Actually »... qui à l'époque était « l'ultime comédie romantique » ! Et il est vrai que dans le genre, les deux films se la jouent ultimate avec leur dizaine de stars, de couples, de clichés et cette même volonté de faire le tour de la question - L'AMOUUUUR ?! Sauf que la comparaison s'arrête là, chaque œuvre étant à l'image de son pays d'origine. L'Angleterre, Noël, le sentiment, la classe, l'écriture et le Richard Curtis de 4 mariages et un enterrement pour Love Actually. Les Etats-Unis, la St Valentin, l'émotion, le glamour, la blague et le Garry Marshall de Pretty Woman pour Valentine's Day. Au final, les deux œuvres s'opposent moins (par la qualité) qu'elles ne se complètement (par le traitement).

Ainsi, Valentine's Day commence au lit, au milieu des draps froissés et des corps dénudés, avec Jessica Alba, Jennifer Garner, Anne Hathaway pour ces messieurs et Ashton Kutcher, Patrick "McDreamy" Dempsey et Eric "McSteamy" Dane pour ces dames. La couleur est annoncée, même si c'est pour mieux évacué la question du sexe, car, très vite, tout le monde renfile ses vêtements pour, au choix, donner des cours, sauver des vies ou livrer des fleurs. Oui, il faut savoir, et accepter, que tous les personnages soient propres sur eux, le film ne donnant le mauvais rôle (et pour le coup des contre-emplois) qu'à un mari pro de l'adultère et une femme mariée à son boulot. Les autres sont postier, fleuriste, sportif, présentateur TV, lycéen, assistant... De bien beaux californiens, dont tout le travail des scénaristes, le réalisateur ne faisant que suivre le mouvement, est de nous faire passer de l'un à l'autre, de nous attacher à l'un ou à l'autre.

 

 

Il y en a alors pour tous les goûts, tous les genres et tous les âges, mais le film semble parti pour enfiler les perles et ne proposer qu'un survol. Pourtant, une mécanique se met bientôt en place, à la fois sériel et je-m'en-foutiste. Certains couples (Hector Elizondi et Shirley MacLaine) seront sacrifiés, d'autres (Taylor et Taylor) prétextes à rire et un (Bradley Cooper et Julia Roberts) plus surprenant et subtil. Les autres sont des couples de vedettes trentenaires hollywoodiennes typiques de n'importe quelle comédie romantique, mais le film en a conscience. Il connaît ses limites et ne cherche rien d'autre qu'à faire sourire.

 

 

Valentine's Day est en effet plus comique que romantique, comme s'il fallait laisser cet aspect aux spécialistes, les Britanniques, et donc à Love Actually. Bon, il faudrait peut-être prévenir Garry Marshall et consorts que c'est aussi le cas en matière de comédie, mais l'essentiel est là, à savoir que les acteurs se font plaisir. Ils ont tous finalement peu de scènes, donc ils se lâchent, comme un Ashton Kutcher étonnamment juste, une Jessica Biel en roue libre, un Jamie "Chocolate" Foxx et... Anne Hathaway ! Peut-être est-ce dû à son rôle, plus casse-gueule que les autres, mais elle fait des miracles en opératrice de téléphone rose.

 

 

C'est bien simple, elle est la seule qui semble vraiment « jouer ». Valentine's Day est donc, ou plutôt doit être vu comme un film décomplexé et inoffensif, gentiment nul et donc parfait pour la St Valentin. Car il ne vaut mieux pas s'interroger sur le portrait qu'il fait du couple à l'américaine au risque de soulever des questions qui fâchent, comme celle de savoir pourquoi faire du seul couple homosexuel un ressort purement narratif et artificiel et non une relation sentimentale et humaine comme les autres. Allez, on oublie, et rendez-vous à New Year's Eve !

 

 

 

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