Critique : End of the line

Bénéficiant d'un budget visiblement limité, The End of the line se révèle être une bonne surprise tant sur le fond que sur la forme. En enchaînant une série de courts flash-back, le film introduit avec un certain talent les personnages, passagers malencontreux du même métro. On apprend donc progressivement la cause de l'arrêt brutal de la rame et la nature de la sanglante mission divine que doit accomplir un groupe de croyants fréquentant la même église.  Si le climat de terreur et le rythme du film sont parfaitement travaillés, on peut regretter le côté caricatural des tueurs illuminés dont le fanatisme et la cruauté paraissent artificiels.

Si le manque d'argent se fait quelque peu ressentir au niveau de la production design, le film s'en tire haut la main en ce qui concerne les effets gores, magnifiés par une mise en scène soignée. Le film est donc brutal et sanglant, les mises à mort sordides et les décapitations à coup de sabre se succédant à un rythme effréné, le tout de manière tout à fait réaliste. Si les acteurs ne sont pas particulièrement brillants, la mise en scène, redoutable d'efficacité, permet de générer une tension qui ne retombe jamais pendant 90 minutes. Anxiogène, le film ne baisse jamais d'intensité et alterne parfaitement les scènes d'action et les scènes pendant lesquelles les personnages (et les spectateurs) essayent de savoir si l'apocalypse est bel et bien à l'ordre du jour.

Scénariste, producteur, réalisateur et monteur de ce End of the line, le canadien Maurice Devereaux orchestre son huis clos souterrain avec brio. Il accouche donc d'un film haletant qui bien que relativement fauché, n'a rien a envier aux productions hollywoodiennes en terme de créativité. On espère donc retrouver rapidement le bonhomme aux commandes d'une production de plus grande ampleur.