Critique : Notorious B.I.G.

Thomas Messias | 28 juin 2009
Thomas Messias | 28 juin 2009

Petit précis d'histoire à l'égard de ceux qui ne pigent rien à la guéguerre west coast / east coast, Notorious est un biopic totalement cousu de fil blanc comme il nous en arrive de temps en temps (dernier en date : Coco avant Chanel). Une platitude tout à fait prévisible, le film étant réalisé par un George Tillman Jr. déjà responsable des Chemins de la dignité, pure abomination avec Bob DeNiro et des scaphandriers. Voilà typiquement le genre de film qui n'apportera strictement rien aux connaisseurs de Biggie, Tupac et les autres ; les autres pourront éventuellement y apprendre quelques trucs.


Aucune étape du parcours de Christopher 'Biggie' Wallace ne nous est épargnée : comme tout mauvais biopic, ça commence évidemment par une enfance traumatisante, notamment parce que Chris est gros et rejeté par son père. D'où le deal de cocaïne et la nécessité d'exprimer sa détresse au travers de lyrics apparemment percutants. Le label 'histoire vraie' et la présence au générique des proches de Biggie semblent nous assurer que tout ceci est absolument véridique ; mais l'ensemble fait tellement cliché qu'on ne peut guère se passionner, d'autant que le traitement de Tillman est soigné mais sans aucun relief. Heureusement, il y a Jamal Woolard : engagé avant tout grâce à sa ressemblance physique, l'acteur effectue des débuts convaincants devant la caméra et donne une vraie crédibilité à son héros, entre gros nounours et sale petite frappe.


Bizarrement, Notorious a beau être tout à fait prévisible, il reste absolument regardable, sans enthousiasme mais sans trop d'ennui. Parce que, malgré ses travers, Biggie est un personnage attachant. Parce que, avouons-le, on a rarement vu autant de bombasses topless dans un biopic. Et parce que, raison plus noble, c'est l'occasion de (re)découvrir l'oeuvre courte mais intense de ce véritable artiste, destiné à devenir un étudiant discret ou un dealer minable mais qui sembla réellement porté par le hip-hop tout au long de sa vie. Une vie hélas bien courte, Biggie ayant été assassiné avant ses 25 ans au terme d'une guerre des côtes qui constitue la partie la plus intéressante de ce film un peu plat.

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