Critique : The Pleasure of being robbed

Thomas Messias | 21 avril 2009
Thomas Messias | 21 avril 2009

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs il y a de cela un an, The pleasure of being robbed avait été accueilli comme un bon bol d'air pur entre deux films plombants. Et c'est exactement cela : une bal(l)ade en apesanteur, un petit moment hors du temps créant une atmosphère avec trois francs six sous. Tel est le désir de Joshua Safdie : faire du petit budget un sacerdoce et se servir de ce dénuement pour favoriser l'émulsion artistique. On suit donc Eleonore, voleuse polyvalente, à la fois pickpocket et escamoteuse, qui semble prendre plus de plaisir à voler qu'à profiter ensuite de ses larcins. Elle pratique également l'art de la fuite, profitant d'une petite virée en voiture pour approfondir en tout bien tout honneur sa relation avec un jeune type tout à fait charmant. Avant de se tourner vers d'autres activités qui la mèneront vers d'autres chemins toujours imprévus.


The pleasure of being robbed est une pure promenade, une oeuvre dépourvue d'intrigue au sens propre puisque les seuls évènements qui surviennent ne sont là que pour offrir à l'héroïne de nouvelles pistes, de nouvelles rencontres. Safdie filme avec légèreté les mésaventures minimalistes d'Eleonore, truffées de petites invraisemblances (sa façon d'apprendre à conduire en un claquement de doigts et ses techniques de vol sont assez peu crédibles) dont on se moque éperdument. Car c'est l'esprit qui importe, pas le réalisme des faits relatés. Quand Eleonore se rêve en copine d'un ours blanc, qu'importe si celui-ci est une pure peluche. C'est même ce côté cheap qui donne au film une partie de son charme.


La petite déception vient du fait que Safdie n'exploite pas tout à fait les promesses de son titre. On aurait aimé qu'il explicite davantage en quoi être volé est un plaisir, et pourquoi Eleonore est une bienfaitrice d'un genre particulier. Il manque une pointe de poésie pour que ce charmant petit film indépendant devienne plus qu'un joli moment. Cette année, Joshua Safdie revient traîner ses guêtres du côté de la Quinzaine avec un film aussi fauché et au titre presque aussi prometteur (Go get some rosemary), co-réalisé avec son frangin. On l'y attend de pied ferme.

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