Critique : L’Appel des arènes

Par Lucile Bellan
2 juin 2008
MAJ : 25 février 2020
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Pour faire entrer le spectateur dans l'ambiance des arènes de lutte de Dakar, le réalisateur Cheikh A. N'diaye prend pour guide le jeune Nalla, lui-même intronisé par un lutteur André. De ce jeune des quartiers riches qui se laisse emporter par l'adrénaline de la lutte, avant de découvrir l'envers du décor, on ne sait pas grand-chose sinon le désaccord des parents. Des parents qui préfèrent se tourner vers les pays industrialisés que leur propre culture. C'est dans ce contexte, avec le regard paradoxal d'un explorateur sur des indigènes, qu'il se redécouvre, héritier d'une histoire ancestrale, mêlée de religion, de danse et de chants.

 

Que les deux interprètes principaux soient eux-mêmes lutteurs, et des champions dans leur pays en plus, n'est pas une surprise. Il en faut en effet de la pratique pour acquérir la grâce, la sensualité et la maîtrise des mouvements. En tant qu'acteurs non professionnels, c'est donc une autre flamme qui brille dans leurs yeux : celle de la passion. Et ils la font très vite partager à un spectateur déjà hypnotisé par les chants de récits de combats ou leurs chorégraphies magnifiques.

 

Mais la force de L'appel des arènes réside aussi dans son traitement de l'envers du décor. Sory est alors celui qui nous fait découvrir les trafics et la dangerosité derrière le spectacle. A la fois passif et actif de ce réseau, il se dégage de son parcours, comme pour Nalla et André ou leur combat final au lourd suspense, comme un parfum de fatalité. Comme si tout était écrit, que les légendes du passé et du présent étaient à égale mesure. En conclusion, un voyage étourdissant et poétique empreint de spiritualité.

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