Critique : À cause, à cause d'une femme

Nicolas Thys | 29 mai 2008
Nicolas Thys | 29 mai 2008

A cause, à cause d'une femme est le premier très bon film de Michel Deville. Sans quitter les registres comique et sentimental qu'il abordait déjà nettement dans ses deux opus précédents : Ce soir ou jamais et Adorable menteuse, il emprunte cette fois le chemin du polar, façon Jeune et innocent où un homme qu'on croit coupable d'un crime doit prouver sa bonne foi. Le réalisateur prouve ici sa réelle maîtrise du genre malgré un final peut-être trop rapide mais néanmoins efficace.

 

 

Ce film, dont le titre est emprunté à un vers des Romances sans parole de Paul Verlaine, est une démonstration de force des plaisirs et malheurs du libertinage car c’est bien à cause des femmes que le héros se retrouve embarqué dans une affaire délicate et c’est grâce à celles-ci qu’il finira par s’en sortir sans être passé en chemin par une sorte de quête morale et amoureuse. Jeux de l’amour dont sera d’ailleurs friand Michel Deville tout au long de sa carrière.

 

 

On retrouve une fois encore une sensualité propre au cinéaste, peu osée dans le dévoilement des corps mais subtilement mise en place avec de multiples et très beaux jeux de miroir qui intensifie l'impossibilité de concrétiser un fantasme, quelques réminiscences obsédantes délicatement mises en musique et plusieurs gros plans sur le visage de Jill Haworth qu'on croirait tout droit sorti d'un magasin de poupées (ce que confirme d'ailleurs son mari !).

 

Tout n'est ici qu'un immense et dangereux terrain de jeu où chacun s'amuse des apparences, où la beauté ne peut être criminelle, où manipulation et technologie permettent d'arriver à ses fins et où la mise en scène très élaborée du cinéaste trouve matière à se déployer indéfiniment.

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