Critique : The Eye

Patrick Antona | 4 avril 2008
Patrick Antona | 4 avril 2008

Mais que peut-il bien se passer dans la tête des producteurs américains pour qu’ils s’évertuent à vouloir fourguer à nos jeunes frenchies qui en veulent, des remakes de film asiatiques, exercice aussi périlleux qu'inutile vu la vacuité du résultat ? A l’identique d’Eric Valette et sa relecture du One missed call de Takashi Miike et en préjugeant un peu de My sassy girl par Yann Samuell, les deux co-réalisateurs du bien-troussé Ils se retrouvent ainsi parachutés aux commandes de la version US d’un film, uniquement parce que celui-ci entretient une forme de parenté avec l’ouvrage qui les a fait connaître. Et parce que les producteurs hollywoodiens lorgnent sur le succès miraculeux obtenu par Alexandre Aja sur La Colline a des Yeux 2006. Autant dire que dans ce jeu de dupes, nos deux compères ont été un peu les dindons de la farce, car comment espérer tirer une quelconque forme d’originalité sur une matière qui s’inspire déjà énormément de Destination Finale et du 6e sens ?

 

Ce qui aurait pu être l’attrait principal de The Eye 2008, à savoir se délecter de trouver une Jessica Alba en position d’être menacée et secouée par ses visions d’horreur qui s’imposent à elle, n’arrive jamais à soulever l’enthousiasme. Les quelques scènes de frisson sont inutilement appuyées par une musique tonitruante (Marco Beltrami s’est ici déchaîné sur les violons !) et par une utilisation des effets spéciaux levant pratiquement toute forme de suspens sur l’origine des spectres, là où les frères Pang réussissaient à laisser planer une forme de doute.

 

D’autant que les seuls moments marquants du film ne sont que de parfaites photocopies du film original, à savoir les scènes du couloir de l’hôpital et celle de l’ascenseur. Une nouvelle scène-choc via le judas d’une porte (comme dans Ils !) semble être le seul ajout à mettre au crédit des français, qui, comble de tout, évacuent le potentiel apocalyptique du final par un manque flagrant d’ambition… à moins que cela soit du fait des producteurs.

 

Remake insignifiant mais pas désagréable, The Eye 2008 ne sera pas le véhicule qui permettra à Jessica Alba de sortir de ses rôles de « girl next door » uniquement mis en valeur par ses courbes. Il risque par contre d’être une sacrée ornière pour les duettistes Xavier Palud et David Moreau, qui devront se démener un peu plus à l’avenir pour vraiment nous surprendre.

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