Critique : Entre adultes

Emmanuelle Etienne | 7 février 2007
Emmanuelle Etienne | 7 février 2007

La région Centre Val de Loire, à l'origine du projet Entre adultes, a proposé au réalisateur Stéphane Brizé (Je ne suis pas là pour être aimé) de faire tourner 6 hommes et 6 femmes ayant uniquement une expérience théâtrale. Ces acteurs professionnels, malheureusement pas assez charismatiques, font leur premier pas devant la caméra de manière hésitante et peu convaincante. Seul Cyril Couton (Marc), tire son épingle du jeu en interprétant un jeune homme à la fois pathétique et très touchant.

Ecrit en 10 jours et tourné en 4 avec deux caméras vidéo et un micro, le film se découpe en 12 séquences introduisant à chaque fois un nouveau couple. Bien que la structure qui se veut être un hommage à celle de la Ronde de Max Ophüls soit intéressante, le projet peine à construire une réelle réflexion. Les scènes s'enchaînent sans aucune progression et les situations restent très attendues. Le scénario n'échappe pas aux stéréotypes habituels concernant le couple : personne ne peut être fidèle, le désir ne résiste pas aux années,... Les contraintes de temps amènent, tout naturellement, des dialogues pauvres et une mise en scène quasi inexistante. Tout a été filmé en plans fixes et les cadrages sont, parfois, déconcertants. Malgré cette monotonie ambiante, certaines scènes se démarquent, comme celle de l'entretien d'embauche, et apporte une touche d'humour à l'ensemble, histoire de dédramatiser un peu le sujet.

Le film, qui n'était pas à l'origine destiné au cinéma, a été sorti d'un tiroir par Claude Lelouch (expert en relation hommes / femmes) et son fils Simon. Ce projet audacieux, qui aurait pu tirer avantage de ses nombreuses contraintes, en subit les impératifs sans réussir, malheureusement, à les sublimer.

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