Critique : History boys

Jean-Noël Nicolau | 17 janvier 2007
Jean-Noël Nicolau | 17 janvier 2007

History boys se présente comme une anti-thèse à American pie et autres « teen movies » à la gloire des cancres. Les ados du film de Nicholas Hytner sont en effet des élèves brillants, tous promis aux meilleures universités de l'Angleterre du début des années 1980. Bien sûr, l'idéal est de viser au plus haut, c'est-à-dire Oxford ou Cambridge, mais il faudra leur apprendre la petite touche d'originalité, de pensée personnelle, qui les rendra tous unique. Partagés entre un vieux professeur de lettres fantasque et à l'homosexualité difficilement refoulée, et un remplaçant venu exacerber leur sens critique vis-à-vis de l'Histoire, les héros de History boys se découvrent peu à peu, créant leurs visions du monde à coups de citations et de bravades.

En adaptant leur pièce de théâtre bardée de prix, Hytner et Alan Bennett ont aussi préservé l'essentiel des comédiens de la scène. En résulte une virtuosité exaltante, où les bons mots fusent et où le naturel des performances réjouit sans cesse. Dans sa première moitié, History boys est un jeu de références d'une intelligence tourbillonnante, certes souvent plus proche du théâtre filmé que du cinéma, mais peu nous importe. On se régale de cette écriture impertinente, souvent très drôle.

Malheureusement, un virage mélodramatique s'effectue durant la seconde partie de l'œuvre, l'entraînant vers des sentiers bien connus qui rappelleront par exemple le Cercle des poètes disparus (en moins guimauve). Plus laborieuse et prévisible, cette longue conclusion reste touchante grâce aux interprètes et au texte, mais empêche le film de séduire totalement. Il n'en demeure pas moins d'une grande classe, dispersant ça et là, entre deux dialogues éclatants, quelques touchantes réflexions sur l'existence et l'importance du savoir.

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire