ALBERT, PAUL, TOM ET TOUS LES AUTRES
Tout du moins en apparence. Car s’il y a une récurrence dans les « films noirs » de Jacques Audiard, c’est bien celle des faux-semblants. D’inconnu passif, le Albert (Mathieu Kassovitz) d’Un héros très discret n’aspirait qu’à une seule chose : marquer l’histoire de son empreinte par tous les moyens, y compris la tromperie. De repris de justice renfermé, le Paul (Vincent Cassel) de Sur mes lèvres souhaitat se racheter une conduite en faisant profil bas.
Même refrain avec De battre mon coeur s’est arrêté. Au début (un premier quart du film assez déroutant), Tom semble suivre les traces de son père (Robert) tout en entretenant avec ce dernier une relation mêlant confiance et complicité comme au cours de ce repas où les deux hommes parlent d’abord business avant que Tom ne donne son avis franc et direct sur la nouvelle compagne de son père. Mais cette harmonie apparente cache les vrais troubles, les vrais désirs intérieurs du personnage qui vont refaire surface au détour d’une rencontre fortuite avec celle de l’ancien producteur de sa mère, pianiste émérite aujourd’hui disparue.
LA NOTE JUSTE
À partir de ce moment, le film rejoint pour ne plus le quitter (aussi bien sur le plan technique que narratif) son poignant monologue d’ouverture sur les relations d’amour/haine entre un père et son fils. Entièrement tournée en plan-séquence caméra à l’épaule, cette scène est, à elle seule, représentative de l’intégralité du long-métrage, avec ses jeux d’ombre et de lumière sur le visage des deux personnages dont l’interlocuteur et futur reflet de Tom qui, de gros dur fort en gueule, finira par craquer en fin de parcours.
À mesure que Tom va progressivement laisser la musique pénétrer son coeur, au terme de nombreuses crises de nerfs exutoires, il va en effet peu à peu s’éloigner de celui de son père. Un parcours difficile mais humainement prenant, et, là encore, identique aux précédents personnages d’Audiard. Les mouvements des lèvres laissent désormais la place aux gestes nerveux puis délicats entre l’apprenti et l’instructrice (Mia-Lin, une immigrée chinoise ne parlant pas un seul mot de français) et chaque nouvelle leçon apprise rapproche un peu plus de la reconnaissance de ses pairs à défaut de celle de son père.
Retrouvez l’interview de Romain Duris en cliquant ici.
Bon film avec une belle love story assez inattendue. Les acteurs sont excellents. Linh Dan Pham resplendissante
Meilleur film d’Audiard. Plus grand rôle de Duris. Enorme casting des 2ds rôles. Chef d’oeuvre.
UN RATAGE COMPLET!
Le film s’enlise dans un ennui profond.
Là où le récit aurait pu être dynamisé par un ou deux enjeux conflictuel,Audiard nous plombe le rythme par une envie de faire :«un film d’auteur post nouvelle vague»…
Et merde!
Car Audiard c’est surtout des films de genre grand public intelligent,n’en déplaise à certains critiques chagrin.
Film historique(UN HÉRO TRÈS DISCRET),thriller(SUR MES LÈVRES),polar(UN PROPHÈTE)et même un vigilante movie(DEEPHAN)!
Pas la peine d’intellectualiser l’oeuvre du maître.De Vinci a peint la joconde,ont va théoriser pendant 100 ans sur l’art en regardant ce tableau…mais ça reste juste un portrait hyper bien foutu,hypnotique et quasi photographique!
Plus grand film d’Audiard a mon gout pour des raisons personnelles et aussi une adaptation au-dessus de l’original, Fingers de Toback pourtant deja excellent..