Dead Set : les zombies font de la téléréalité

Magali Sire | 20 novembre 2009 - MAJ : 10/06/2020 17:24
Magali Sire | 20 novembre 2009 - MAJ : 10/06/2020 17:24

Un soir de prime time de la célébrissime émission de télé réalité Big Brother, l'Angleterre succombe à une épidémie réduisant la population à l'état de zombies. Alors que cette dernière se décime à vue d'oeil, les lofteurs, isolés du reste du monde deviennent sans le savoir les seuls survivants de l'espèce humaine. Fuyant les zombies qui envahissent les coulisses, Kelly, une jeune assistante de production, fait irruption dans le loft, ramenant ainsi les lofteurs à la réalité et à l'horreur...

 

 

 

Créée et diffusée en 2008 par la chaine E4 également productrice de Big Brother, cette mini série de 5 épisodes, soit à peine 2 heures de programme, mixe joyeusement un pastiche de la TV réalité et les films gores. Du jamais vu dans les séries TV : les zombies bien moins glamours et photogéniques que les vampires tellement en vogue, sont enfin à l'honneur !

La chaine qui ne manque pas d'auto dérision n'hésite pas à recycler le décor de Big Brother et son animatrice vedette Davina  McCall qui se caricature elle-même avec beaucoup d'humour jusqu'à finir zombifiée errant bave aux lèvres dans les couloirs de la chaine. On imagine assez mal Nikos et Benjamin faire de même... dommage !

 

 

 

Dead set c'est donc du lourd, dans tous les sens du terme et les scénaristes n'ont pas eu la main légère sur la caricature des personnages : un panaché de cas sociaux avec son lot de bimbos, de garces sans cervelles, d'homos, de pauvres types refoulés. Les derniers rescapés de l'humanité font vraiment froid dans le dos.  Le trait est souvent grossier, et en particulier le personnage du producteur véreux, vulgaire antipathique et sans scrupules. Mais le tout fonctionne grâce à un rythme effréné, des zombies au maquillage irréprochable capables de courir, des massacres quasi chorégraphiés sous fond de Mika et à l'humour si corrosif de nos amis british.

 

 

 

Coté références, Dead set ne fait pas non plus dans la dentelle avec une  inspiration (vraiment très, très) marquée pour 28 jours plus tard de Danny Boyle et des clins d'œil à répétition aux films de Romero : « They're coming to get you, Barbara ! » ricane l'un des rescapés du loft avant d'organiser une descente au supermarché encerclé de zombie. Même Kelly, la petite assistante prend au fil des épisodes un petit d'air d'Alice de Resident evil.

Alors sans tomber dans l'analyse sociale chère à Romero, on savourera quand même l'ironie de voir les lofteurs, consommés sans modération à la TV par les ménagères de moins de 50 ans, devenir au sens propre le quatre heure de ces dernières ! A société de consommation quand tu nous tiens...

 

 

Le réalisateur Charlie Brooker s'en donne vraiment à cœur joie et réalise ici le fantasme de plus d'un téléspectateur : massacrer, égorger, étriper les Steevie, Loana et autres mangeurs de « Tim » par une bande de zombies survitaminés... Alors oui, Dead set c'est méchant, c'est vulgaire, c'est immorale et subversif. Mais c'est surtout drôle, original et bien réalisé malgré un budget minimalisme quasiment englouti par les lentilles de contact des zombies.

Pour en savourer l'ensemble des clins d'œil et profiter des dialogues truculents et décalés (Policier 1 : « Hang on. You're that fella off Big Brother.You're shorter in real life." - Policier 2 : "Well, he's on his knees, isn't he, Bob?"), les experts marketing de la chaine E4 préconisent au moins 5 visionnages de la série et proposent à ce titre un accès gratuit sur leur site... Pas la peine néanmoins d'aller jusque là pour passer un bon moment devant cette mini série à dédicacer en priorité aux amateurs de gore et de films d'horreur.

 

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