Critique : Un enfant pas comme les autres
Menno Meyjes vit actuellement quelques années difficiles : tournés en 2007, ses deuxième et troisième films ont longtemps dormi dans des cartons pour des raisons inconnus. Alors qu'on attend toujours Manolete, biopic du célèbre toreador starring Adrien Brody, voici que débarque discrètement cet Enfant pas comme les autres pourtant réalisé avant. Si ce dernier n'a absolument rien d'un chef d'oeuvre, il est pourtant bien difficile de comprendre pourquoi sa sortie a été repoussée tant de fois.
Un peu comme K-Pax
et quelques autres, le film de Meyjes débute par la rencontre d'un
héros terre-à-terre et d'un personnage plus fantaisiste, au point
d'être persuadé qu'il débarque d'une autre planète. L'angle choisi
étant clairement celui de la comédie familiale et pas celui du suspense
ou de la SF, on sait bien vite de quoi il retourne. L'essentiel n'est
pas là : il s'agit pour le héros auteur de SF de parvenir à apprivoiser
le jeune garçon marginal qu'il vient d'adopter sans pour autant réduire
à néant sa personnalité hors du commun. Il en résulte une série de
scènes de comédie tour à tour amusantes et attachantes, mises en scène
avec suffisamment de distance pour ne pas tomber dans le gros mélo
dégoulinant, mais caractérisées par une tendresse de tous les instants.
Le
tout reste quand même assez balisé, et pourrait presque sembler anodin
s'il n'y avait la qualité de l'interprétation. Comme lorsqu'il s'agit
de jouer les mecs apparemment nonchalants mais un peu inquiets quand
même, John Cusack est à l'aise ; comme toujours lorsqu'il s'agit de
s'amuser avec son frangin, Joan Cusack est très en forme ; quand au
petit Bobby Coleman, il est absolument épatant, bien loin de l'éternel
cliché du gamin virtuose et tête-à-claques. Il est la clé de cet éloge
fort sympathique des doux dingues, qui nous fait gober le temps d'un
film que les personnalités les plus loufoques peuvent parfaitement
s'intégrer dans la société actuelle.
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