Paranoïak : critique fenêtre sur une cour

Laurent Pécha | 16 avril 2007
Laurent Pécha | 16 avril 2007

Bien que surprenant, le titre français de Disturbia, colle parfaitement à ce sympathique thriller, véritable remake à la mode teenager du Fenêtre sur cour de papa Hitchcock. À condition de ne pas avoir vu la bande-annonce du film qui en montre (comme d'hab) trop pour appâter le spectateur, DJ Caruso et ses deux scénaristes réussissent effectivement à instaurer un efficace suspense autour de la réalité de ce que voit ou imagine le jeune Kale.

C’est d’ailleurs dans la partie psychologique, celle qui dépeint les personnages et en premier le héros campé par un formidable Shia LaBeouf (ne cherchez plus, la star de demain, c’est lui) que Paranoiak fonctionne le mieux. Utilisant avec bonheur la particularité originale de son principal protagoniste – jugé coupable d’avoir agressé un de ses profs, Kale est consigné chez lui avec un émetteur indiquant à la police s’il quitte la maison -, les auteurs du film laissent le récit prendre de l’épaisseur. On se plaît ainsi à apprécier la personnalité de Kale et à compatir à ses soucis « existentiels » et de s’amuser de voir les mille et une façons qu’il a d’occuper sa triste existence (sa mère lui a coupé sa connexion x-box live et son service Apple de chargement de musiques mp3 : bonjour au « subtil » placement des marques).

La curiosité étant un vilain défaut comme chacun sait, c’est en optant pour l’observation intensive de son voisinage façon James Stewart, l’émetteur jouant ici le rôle immobilisant de la chaise roulante, que Kale fait plonger petit à petit Paranoiak dans l’ambiance doucement stressante du thriller classique et prévisible (l’étrange voisin est-il le serial-killer activement recherché ?). En jouant habilement mais sans génie des codes du genre, Caruso remplit alors sa mission de divertissement grand public et offrira aux plus sensibles quelques occasions de sursauter. Dommage que le rythme volontairement lent qui sied jusque là bien au récit s’accélère et finisse par expédier le final de manière trop abrupte, nous laissant avec une deuxième partie de film frustrante et banale. Une manière inconsciente de démontrer que Paranoiak est avant tout l’histoire d’un jeune ado, perturbé, qui se cherche ?

 

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