Critique : Nos jours heureux

Magali Cirillo | 26 juin 2006
Magali Cirillo | 26 juin 2006

Et une nouvelle comédie française, une ! Depuis quelques mois, les français ont, paraît-il, une furieuse envie de jouer des zygomatiques. Et ils sont servis au vu de la quantité de films « rions français » qui ont déboulé dans les salles ces derniers temps. Las, si la quantité est là, la qualité, elle, fait parfois défaut. Et force est de constater qu'à l'image de son football, l'humour français s'avère parfois inefficace.

Alors pourquoi aller voir Nos jours heureux au cinéma au lieu de se repasser en boucle le DVD de La Soupe aux choux (on peut aussi attendre les grandes vacances, l'une de nos chères chaînes hertziennes re-re-re-re-re-diffusera certainement ce film culte à ce moment-là) ?

Premièrement pour le casting. On retrouve avec plaisir Jean-Paul Rouve en directeur dépassé par les événements, à la fois autoritaire et looser. L'acteur réussit à composer un personnage relativement complexe, fait assez rare dans une comédie. Marilou Berry, elle, est plus vraie que nature en chantre de l'homéopathie tandis qu'Omar Sy prouve enfin qu'il est un véritable comédien (c'est pas qu'on en doutait mais bon…). Mais la vraie surprise du film reste Joséphine de Meaux, qui campe à merveille une monitrice timide à l'évolution surprenante. Sa performance a d'ailleurs été saluée du Prix de la Meilleur actrice au Festival International du Film de Comédie de l'Alpe Duez 2006. Bien sûr, il ne faut pas oublier les enfants, qui semblent avoir pris beaucoup de plaisir à jouer leurs personnages, qu'ils soient craquants comme la poisseuse Charlotte, agaçants comme Timothy, le Monsieur-je-sais-tout- de la bande ou encore désopilants comme Guillaume et ses questions surréalistes (« A votre avis, sur Terre, il y a plus de morts ou plus de vivants ? »).

Deuxième bonne raison d'aller voir Nos jours heureux : on retrouve à l'origine de cette histoire les propres souvenirs d'Eric Toledano et Olivier Nakache les réalisateurs et scénaristes. Tous deux se sont d'ailleurs connus dans une association qui s'occupait de faire partir des enfants en vacances. Cette expérience leur a inspiré leur premier court métrage Ces Jours heureux, devenu, une fois la sauce un peu rallongée, (et quelques modifications) Nos jours heureux. Le film « sent » donc le vécu et malgré la présence de quelques clichés (on est dans une comédie, pas dans Zone Interdite), les situations, les répliques, les personnages restent tout à fait crédibles. Sans oublier les inévitables histoires d'amour, parfois heureuses, souvent foireuses (« Elle était chaude comme une baraque à frites ! »)…toute ressemblance avec un épisode de votre vie ne serait pas du tout étonnant…

Troisième bonne raison : on rit. Assurément, une excellente raison. Dans la salle, tous les journalistes, du petit correspondant au chroniqueur-vu-à-la-télé-c'est-quoi-déjà-son -nom, rient, pouffent, gloussent, s'esclaffent (un grand merci au dictionnaire de synonymes), font des « ho ho ho » (surtout le chauve de devant) et des « hi hi hi » (surtout la blonde de derrière…elle doit être attachée de presse celle-là). Aucune odeur suspecte ne laisse supposer un usage collectif de substance illicite…c'est donc que le film est drôle. Quiproquos, vannes, absurde, comique de répétition, il y en a pour tous les goûts…jusqu'au dénouement final, particulièrement réussi.

Plein de peps, sans prétention, drôle, cette petite comédie qui donne envie de coudre son nom sur ses culottes et de faire un feu de camp est plus rafraîchissante qu'une boîte entière de Tic Tac. Alors La Soupe aux choux , ce sera pour la prochaine fois…

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
pepe
24/10/2019 à 21:30

Une petite pépite ce film qui fait du bien ????

votre commentaire