Magic in the moonlight Critique : Magic in the moonlight

Simon Riaux | 21 octobre 2014
Simon Riaux | 21 octobre 2014

Au rythme d'un film par an, rien ne semble pouvoir arrêter l'imperturbable carrière de Woody Allen. La cuvée 2014 se pare des oripeaux du film d'époque en nous projetant au cœur de la French Riviera des années 20, alors largement colonisée par des hordes d'anglo-saxons fortunés. Quelques mois seulement après Blue Jasmine, le cinéaste nous livre une rêverie sensiblement moins ambitieuse, mais non dénuée de charme et de profondeur.

Ceux qui espéraient un retour en forme cinématographique du réalisateur d'Hannah et ses sœurs en seront pour leur frais. Woody a beau ne rien avoir perdu de sa science des relations humaines ou de sa malice dialoguée, la mise en scène semble ici ne l'intéresser que très modérément. Terriblement simple en terme de dramaturgie, Magic in the moonlight pourrait paraître visuellement insignifiant, sans le renfort bienvenu de Darius Khonji. Ce dernier a le bon goût de composer une photographie superbe, aux couleurs vives et à la lumière rasante. Jusque dans le choix des objectifs, qui autorisent l'image à se jouer du flou avec intelligence, le technicien nous offre ici une discrète mais éclatante preuve de son savoir faire.

 

 

Il en va de même pour le casting, Emma Stone et Colin Firth en tête, qui parviennent à donner vie à des caractères typiquement Allenien, sans laisser l'hystérie artificielle inhérente à ses créations parasiter leur jeu. Ce duo improbable permet ainsi à cette romance sardonique de se défaire de son vernis sucré pour laisser entrevoir le crépuscule d'une époque et la fin toute proche d'un âge d'or. Car l'exercice le plus intéressant auquel se livre ici Woody Allen est une digestion ludique des thèmes de Francis Scott Fitzgerald, comme si la fantaisie absurde d'Un Diamant gros comme le Ritz rencontrait le désenchantement crépusculaire de Tendre est la nuit. C'est de cette tension inattendue que provient la richesse du film, de cette mélancolie lumineuse qu'il tire un charme inattendu et particulièrement suave.

 


Enfin, à l'heure du cynisme et des twist à répétitions, il y a quelque chose de désuet mais délicieux dans le fait de se replonger dans les rêveries de Woody. Un monde où les apparences ne mentent jamais, où chaque chose est toujours ce qu'elle paraît. Comme si le secret du bonheur ne provenait pas des mystères que dissimulent les personnages, mais bien de la transparence de chacun. Et le réalisateur de nous rappeler que nous aimons ses films non pas pour ce que nous espérons y débusquer mais bien pour ce qui nous y enchantera à coup sûr.  

 

Résumé

Malgré une mise en scène trop sage, Magic in the Moonlight ne manque pas de charme et déploie un de ces univers dont seul Allen a le secret.

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commentaires
Simon Riaux
18/10/2014 à 15:21

La critique est accessible séparément, pour ceux qui ne souhaiterait pas s'embarrasser de plus amples informations.
Elle est évidemment aussi disponible au sein de la fiche artistique du film qui contient les informations que vous cherchez.
C'est d'ailleurs vers elle que renvoie l'article en une du site au moment où cette réponse est rédigée.

Banzai_Kamikaze
18/10/2014 à 14:56

Fiche artistique ?
Résumé ??

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