Critique : Baby-sitter malgré lui

Patrick Antona | 13 juin 2012
Patrick Antona | 13 juin 2012

Catégorie du cinéma de divertissement américain qui nous a valu des réussites comme Nuit de Folie de Chris Colombus ou Uncle Buck de John Hughes, la comédie de  baby-sitting peut s'avérer être un genre dangereux où certaines viennent s'échouer lamentablement comme Vin Diesel avec Baby-sittor ou Eddie Murphy avec Ecole Paternelle. C'est dans cette dernière catégorie que l'on doit ranger Baby-sitter malgré lui, alors que l'association entre Jonah Hill et David Gordon Green (Délire Express, Votre Majesté) nous laissait présager quelques bons traits d'humour, certes bien gras mais au moins qui auraient permis de passer un bon moment.

Voulant enfoncer le clou de l'anti-politiquement correct à tous les niveaux, faisant flèche de tout bois mais en pure perte, les auteurs ont oublier une chose essentielle dans leur récit : dessiner des personnages qui soient attachants et non répulsifs. Jonah Hill incarne toujours cet éternel adulescent obsédé sexuel et qui a le don de se mettre dans des situations inextricables, prétexte certes à quelques bonnes répliques de la part du comédien mais qui ne force en rien son talent. La marmaille dont il a la pénible charge s'incarne en une petite chipie tendance Paris Hilton, un geek sous anxiolytique et un adopté rebelle venu du Mexique et ayant des problèmes de vessie, bonjour les poncifs. Les clichés vont ainsi s'accumuler bon train dans l'odyssée nocturne dans laquelle le peu soucieux baby-sitter va entraîner ses ouailles où alcool, sexe, action et drogue seront de la partie mais sans vraiment que le spectateur se sente à un moment concerné. Car trop d'excès finit par nuire à la cohérence de l'ensemble et le timing comique se révèle être des plus répétitifs.

Seule la séquence de l'antre du trafiquant de drogue (incarné par un Sam Rockwell survolté mais moins pénible que dans Iron Man 2) semble trouver cette équilibre entre comédie satirique et non-sensique que l'on espérait être le moteur du film, mais là encore l'outrance finit par rendre stérile l'effet, flirtant presque avec une homophobie de bas étage. Il ne reste plus qu'à dérouler les basiques retournements de situation qui verront notre associal héros découvrir les voies de la rédemption et de la sagesse et les enfants abandonner leur égoïsme pour découvrir le bonheur dans l'union.

Bref, rien de neuf à se mettre sous la dent et même les fans hardcore de Jonah Hill et de son sens de la répartie en seront pour leurs frais, le comédien n'en faisant que le minimum et ne pouvant en rien sauver une entreprise vérolée depuis le départ.

 

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