Critique : Sumurun

Nicolas Thys | 27 octobre 2007
Nicolas Thys | 27 octobre 2007

Adaptation cinématographique réussie d'un spectacle mis en scène quelques années plus tôt par Max Reinhardt, l'une des personnalités majeures du théâtre de cette époque et mentor de Lubitsch, Sumurun se situe dans l'atmosphère délicieuse des mille et une nuits. On se rend compte, en voyant ce film, que le cinéma muet allemand était alors bel et bien un cinéma qui poussait le corps dans ses retranchements, n'ayant de cesse de le métamorphoser et de le mettre à mal.

Mimiques exagérées et déguisements incroyables tendent à amener l'homme vers le monstrueux, le corps difforme étant le lieu du mal et de la souffrance. Paul Wegener, l'un des plus importants acteurs de l'époque, plus connu pour sa prestation du Golem dans lequel son corps n'était plus qu'une masse de glaise qui n'avait d'humain que les contours, joue ici le rôle d'un cheik cruel et une fois encore son physique en prend un coup : imposant, gros et au visage hideux et effrayant il n'est plus qu'une pure représentation du mal. Lubitsch, également acteur dans son film, joue le rôle d'un bossu, physique mis à mal et homme mal aimé qui l'autorisera à tuer afin que seule la beauté et la pureté, figurées sous les traits de Sumurun et d'un marchand, perdurent.

Les influences de l'expressionnisme, déjà en perte de vitesse lors de la réalisation du film, ne se retrouvent guère dans les éclairages et immenses décors plutôt habituel pour ce type de drame romantique. Seule la magnifique interprétation des acteurs rappelle cette lutte perpétuelle entre le bien et le mal et l'atmosphère noire et macabre caractéristique de ce mouvement artistique en vogue au début du 20eme siècle.

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