J'adore Huckabees : Critique

Johan Beyney | 8 avril 2005
Johan Beyney | 8 avril 2005

J'adore Huckabees fait partie de cette nouvelle catégorie de films américains qui, galvanisés par le succès d'un Charlie Kaufman, cherchent à faire dans le profond à grands coups d'inventions visuelles, d'absurde et d'excès. Certes, une forme ludique et originale peut cacher un discours fort et intelligent. Michel Gondry nous l'a d'ailleurs prouvé en filmant, avec Eternal sunshine of the spotless mind l'un des plus beaux films sur l'amour et le couple de ces dernières années. Malheureusement, n'est pas Charlie Kaufman qui veut. Et surtout pas David O. Russell, réalisateur du pourtant très apprécié Les rois du désert.

 

 

Si le cinéaste a su réunir un casting de choix qui donne tout ce qu'il peut avec un talent indéniable (Dustin Hoffman, Mark Walhberg, Naomi Watts, Isabelle Huppert, Jude Law et le méconnu Jason Schwarzman, entre autres), le scénario ne leur rend malheureusement pas hommage. Les questions qui s'enchaînent dès l'ouverture (et qui continueront à être posées tout au long du film, sans qu'un véritable élément de réponse ne soit jamais apporté) donnent tout de suite le ton : ne vous y trompez pas, malgré une forme rigolote, J'adore Huckabees va parler de choses sérieuses. Qui suis-je ? Où vais-je ? Pourquoi la vie, la mort, l'univers, le bonheur ? Le propos, aussi universel soit-il, aurait gagné à être moins ouvertement annoncé, à surgir des images et des situations. Mais en choisissant d'aborder ces thèmes à travers le personnage d'un écolo idéaliste qui fait appel à des détectives existentialistes pour comprendre le sens de sa vie et résoudre sa « crise », le film ne finit par fournir qu'un salmigondis de philosophie de comptoir digne d'un guide de santé/bien-être. Et les quelques bonnes idées de mise en scène peinent à rendre ce récit confus et bavard un peu ludique.

 

Résumé

Malgré de bons acteurs et de bonnes idées, J'adore Huckabees n'est finalement qu'un exercice de masturbation intellectuelle assez foireux où, forcément, le réalisateur est davantage concerné que le spectateur par ce plaisir solitaire.

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