Les Trois Mousquetaires, Milady : vrai ou faux bide ? Le film fait moins d'entrées que le premier

Ewen Linet | 24 janvier 2024 - MAJ : 25/01/2024 09:55
Ewen Linet | 24 janvier 2024 - MAJ : 25/01/2024 09:55

Après un box-office acceptable atteint par Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan en 2023, les choses sont plus compliquées pour sa suite, Milady. Mais peut-on vraiment parler de déception ?

Entre Cyrano de Bergerac et Indiana Jones (d'après les mots de son réalisateur Martin Bourboulon), le diptyque Les Trois Mousquetaires fait aussi partie du grand plan de "reconquête" du cinéma français promu par Jérôme Seydoux. Et même si ça avait tout d'une opération marketing bien ficelée de Pathé pour accompagner ses grosses sorties et la mise en place de ses nouvelles salles, on était curieux de voir à l'œuvre ce projet de relance du cinéma français.

Et alors que Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu n'a pas atteint ses objectifs, l'efficace Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan (co-produit avec Chapter 2) a plutôt convaincu. Avec ses 3,3 millions de spectateurs français et un box-office international à plus de 31,7 millions de dollars (seul film français sur 50 marchés étrangers en 2023 selon Unifrance) , le premier volet a été un relatif succès.

Toutefois, D'Artagnan restait dépendant de sa suite pour tirer un vrai bilan comptable. Entamant la dernière ligne droite de son exploitation française, Les Trois Mousquetaires : Milady fait moins bien, mais change-t-il tout ?

 

 

MILADY : un pour tous, tous pour moins

Avec ses six semaines dans les salles françaises, Les Trois Mousquetaires : Milady a totalisé plus de 2,4 millions de spectateurs. Si le chiffre est joli, il reste loin derrière celui du premier volet. Au même stade, D'Artagan avait déjà passé la barre symbolique des 3 millions d'entrées, ce qui laisse forcément songeur quant à la réussite de ce diptyque.

Toutefois, il faut toujours rappeler que ces deux films s'accompagnent d'une formule financière tout à fait spéciale. Ayant été tournés au même moment, ils forment à eux deux un blockbuster à la française qui s'accompagne d'un budget total avoisinant les 72 millions d'euros (soit 78 millions de dollars). En cela, Pathé et Chapter 2 comptent sur les recettes globales du diptyque, et non pas d'un seul volet. D'autant que la carrière dans les salles françaises ne représente qu'une partie (certes majoritaire) du chemin.

 

Les Trois Mousquetaires : Milady : photoFaire les premiers pas du Dumas Universe

 

Ainsi, le premier film a pu, à ce jour, profiter de son exploitation internationale et vidéo. En effet, Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan aura notamment engrangé plus de 1,4 million de dollars en Russie et plus de 1,3 million au Mexique. Et dans le cas de Milady, sa carrière internationale pourrait permettre ainsi de rattraper cette légère désillusion française. Le diptyque est aussi pensé sur le long terme, étant une adaptation d'une œuvre classique qui s'accompagnera de diffusions à la télévision et sur les plateformes.

Plus encore, Les Trois Mousquetaires ouvre la voie à un autre pari de Pathé et Chapter 2 : Le comte de Monte-Cristo (dont la date de sortie vient d'être avancée au 28 juin 2024, alors qu'elle était initialement prévue pour le 11 décembre 2024). Écrite par les mêmes scénaristes, soit Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte (qui en seront aussi les réalisateurs), cette nouvelle adaptation d'Alexandre Dumas semble définitivement lancer une franchise à la française, d'autant que des séries liées aux mousquetaires et prévues sur Disney+ ont été confirmées par Variety. Un grand chantier que nous suivrons avec attention.

Tout savoir sur Les Trois Mousquetaires : Milady

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commentaires
André
29/01/2024 à 11:46

Pour faire réaliste l'image est beaucoup trop sombre. Les images de synthèses manquent de netteté . Vraiment déçu par la qualité de l'image . Je regarde un film sur grand écran et la déception. Ce film pour espérer avoir une belle image peut être faut il le regarder sur un téléphone. C'est nul.

Ghost Leopard
26/01/2024 à 21:14

"C'est vrai que quand on enlève le budget sans le budget promotion et qu'on soustrait l'argent gagné en salle par le film il manque 40 millions alors il faudrait que vous nous expliquiez comment un film peut être rentable dans ce cas.
Effectivement M6 aurait mieux fait d'acheter une série américaine."

Bonsoir, d'accord, on peut en parler.
Après, dans mon premier commentaire, je préférais dire qu'au "pifomètre", on semble aller vers un amortissement du film assez rapide et donc pas un échec.
Malgré tout, n'étant pas administrateur de production de ce film et n'ayant pas accès à leur comptabilité, difficile de savoir si j'ai raison ou pas.
Par ailleurs, je n'ai pas l'impression que cela a été envisagé comme une cash cow mais plutôt une opération de prestige pour Jérôme Seydoux en gage d'anniversaire professionnel de Pathé.
Ça ne veut pas dire par contre qu'ils veulent perdre de l'argent mais pas sûr qu'ils en gagneront autant qu'avec une comédie populaire fédératrice, loin de là. L'équilibre budgétaire, le super-profit, ce serait plus qu'étonnant...

Bon, bien que je vois comment vous raisonnez, actuellement, ça ne fonctionne pas vraiment comme ça.
En moyenne, pour un budget d'environ 5M€, il faut espérer amortir au moins 25% du coût lors de la sortie en salle, 80% à trois ans et espérer un amortissement total avant 5 ans. C'est un plancher.
Cependant, il y a quantité d'exceptions, de cas particuliers, etc.
Un autre internaute dans cet article parlait de Miraculous. Ça m'étonnerait qu'ils aient fait un bide, vraiment. Par ce qu'ils ont fait une sortie hybride, en salles en France, en streaming aux USA. Du coup, le film a été amorti plus rapidement qu'il n'y parait et ce n'est pas la sortie salle française qui a dégagé le principal bénéfice. Par ailleurs, Miraculous exploite énormément de produits dérivés qui peuvent aider à amortir le coût du film.

Mais revenons aux Mousquetaires.
Dans le cas précis, Pathé et M6 ont probablement compensé leur financement par le biais d'un contrat de coproduction / préachat. C'est à dire qu'une part du coût du film est déjà amorti pour ces coproducteurs qui pourront encaisser les recettes futures sans avoir à reverser quoi que ce soit. Si vous voulez, c'est une sorte d'opération à "prix coûtant" qui vient neutraliser une partie du coût du film. Vous prenez le risque de coproduire en amont et vous encaisserez une marge plus élevée après la livraison du film. Or, ça, quand vous consultez un budget de film en source ouverte, vous n'avez pas accès à cette information là.
La deuxième information qui peut entraîner une mauvaise lecture est souvent que le budget communiqué intégre une partie de la rémunération du producteur au titre de sa prestation de service lors de la fabrication du film. C'est indiqué en dépense mais du point de vue de la rentabilité du film, en fait, c'est un produit pour la société de production déléguée.
Ensuite, dans le cas particulier qui nous préoccupe, ils ont déjà commencé à rentabiliser le premier volet en le diffusant sur OCS. Donc, ces 2 films pour un seul budget commencent déjà à dégager des recettes télévisuelles dont vous ne connaissez pas le montant.
Et on en arrive ici au point clef du souci qui nous préoccupe. Dans le système français, les diffuseurs sont les principaux décideurs. Donc tout le système de production à la française vise à remplir des grilles de programmes que ce soit en chaînes de télévision ou en streaming désormais. Donc, eux , c'est ça leur principale préoccupation. Après, dans leur modèle économique, ils vont récolter soit des recettes publicitaires, soit des abonnements, soit de l'argent public dans le cas de France télévisions (qui est obligé de produire ou financer certains programmes contre cet argent).
Par contre, s'ils utilisent un film produit par une société de production déléguée, ils devront lui reverser de l'argent (sauf dans le cas du préachat). Là encore, ça amortit une partie du film sans que vous puissiez accéder à cette information.
Une autre source de revenus, je ne le cache pas, est le crédit d'impôt cinéma directement octroyé à la société de production déléguée si le tournage est "patriotique" (nationalité française de l'équipe, en France, etc.). Ceci étant, il est relativement moins intéressant sur un gros budget que sur un petit à cause des plafonds.

Toute la logique qui est suivie par le secteur est conditionnée par leur relation avec les groupes de télévision. Le modèle économique est complètement différent du modèle américain.

En tout cas, vous ne pouvez pas simplement comparer les recettes salle avec le budget et en déduire que la différence serait une perte, voire que cette perte serait couverte par de l'argent public. Ça n'est pas aussi simple que cela.

Par ailleurs, on est dans un système de mutualisation : la moitié des films va perdre de l'argent et l'autre moitié en gagner, la société de production a vraiment intérêt à s'assurer que cela se compense.
Mais, bon, c'est une activité à risque.

Dans le système américain, ils estiment que le seuil de rentabilité est du double du budget en recettes salles nord-américaines. C'est leur convention.

SebSeb
26/01/2024 à 15:32

Non mais la débilité du niveau des commentaires, c'est à pleurer.

Donc on le redit pour les armées d'ignorants qui s'arrêtent aux premiers jours ciné :

1) un film ne se rentabilise pas à lui seul juste sur son exploitation cinéma en local
2) encore moins dans un des plus grands territoires de cinéma au monde, qu'est la France, les films sont exploités un peu partout
3) les ventes en vidéo comptent énormément, mais tout confondu (physique + VOD + plateformes), à tel point qu'en France c'est 2 fois le C.A. du cinéma (si si, renseignez-vous)
4) ce à quoi il faut rajouter les ventes en télévision, qui ne sont pas gratos pour les chaînes
5) et tout ça en multipliant la même chose dans tous les pays du monde !

Donc vous êtes bien gentils à rager sur un simple nombre d'entrées, mais une renta se calcule à minima sur 3 ans pour commencer, et là visiblement c'est bien parti pour rapporter.

Bisous bisous

Orteils
26/01/2024 à 08:42

Ça fait cher la soirée du dimanche sur M6, en plus les audiences TV baissent.

Sanchez
26/01/2024 à 07:55

C'est vrai que quand on enlève le budget sans le budget promotion et qu'on soustrait l'argent gagné en salle par le film il manque 40 millions alors il faudrait que vous nous expliquiez comment un film peut être rentable dans ce cas.
Effectivement M6 aurait mieux fait d'acheter une série américaine.

Ghost Leopard
25/01/2024 à 20:51

Et c'est quoi cette histoire de 40 millions ? Je n'ai pas compris.

Ghost Leopard
25/01/2024 à 20:47

@Ghost Leopard 2
"Il manque 40 millions donc c'est une perte très importante pour Pathé et M6 qui doit regretter cet argent mal investi comparé à un épisode de jeux."

À nouveau, je vous remercierais quelque soit votre opinion sur le cinéma français de ne pas me l'attribuer et d'utiliser votre propre pseudonyme. Votre message est contradictoire avec ce j'ai dit précédemment.
Vous pouvez pensez ce que vous vous voulez mais au moins assumer vos idées surtout quand elles sont contraires aux miennes. Comme ce n'est pas la première fois que ça arrive ces derniers jours, je présume que vous m'avez ciblé à titre personnel. Ça n'a aucun intérêt comme nous ne nous ne connaissons pas. Dans le pire des cas, je prendrais un autre alias.

Ghost Leopard
25/01/2024 à 20:12

Il manque 40 millions donc c'est une perte très importante pour Pathé et M6 qui doit regretter cet argent mal investi comparé à un épisode de jeux.

Austerlitz 68
25/01/2024 à 17:11

Ravi pour le 1er. Totalement déçu par le 2eme. Très très mauvais.

Cathelotte
25/01/2024 à 15:31

Il ne daut pas oublier que, si le public savait que c'était un diptyque, il ne s'attendait pas à ce que le second se termine sur un Cliffhanger !
Quand l'info s'est propagée, nombreux sont ceux qui ont renoncé à aller voir le second en se disant "j'attendrai la sortie vidéo/plate-forme/VOD... plutôt que de dépenser 15€ pour une morceau d'histoire".
ET c'est sans compter sur ceux qui n'ont pas aimé le 1er (ses modifications par rapport à l'œuvre originale, les plans séquences rendus illisibles par la caméra parkinsonienne, le côté cheap des plans nocturnes CLAIREMENT tournés en plein jour...).

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