Une bande-annonce pour le The Revenant avec Nicolas Cage (et ça donne très envie)

Après plusieurs échecs, Nicolas Cage pourrait relever la barre avec Butcher's Crossing dont la bande-annonce se la joue The Revenant.

La carrière de Nicolas Cage est une mine d'or, pour le meilleur et pour le pire. De ses (très) grands rôles dans les années 90 aux côtés des meilleurs cinéastes (David Lynch, Martin Scorsese, Brian de Palma...) au virage foncièrement indépendant d'un cinéma fauché, très loin de Hollywood et des franchises, l'acteur s'était presque sabordé.

Heureusement, notre bon vieux Nicolas Cage est revenu d'outre-tombe grâce à quelques projets alléchants (Mandy, La Couleur tombée du ciel)  pour revenir finalement sur le devant de la scène avec Pig, Renfield et Un talent en or massif (où il jouait carrément son propre rôle). Et avec Butcher's Crossing, réalisé par Gabe Polsky et présenté comme un western brutal et cinglant, Nicolas Cage pourrait revenir un peu plus au sommet de son art. Et ce n'est pas la bande-annonce captivante qui va nous faire penser le contraire.

AUX CONFINS DE LA FOLIE

De The Revenant en 2016, sorte d'étude tarkovskienne du genre, à la relecture féroce et féministe Brimstone en 2017, en passant par le solennel et imposant Hostiles en 2018, le western vit une reviviscence jubilatoire avec toujours plus de variations et d'ambivalences du mythe américain. Butcher's Crossing apparaît en continuum de cette exploration d'un genre infatigable. L'œuvre du même nom, écrit par John E. Williams en 1960, était déjà aux antipodes du rêve américain, évoquant davantage un anti-western suintant et viscéral.

Dans le livre (et désormais, le film), le jeune Will (Fred Hechinger) est décidé à vivre la grande aventure de l'ouest. Il se lie donc d'amitié avec un chasseur obsédé par les derniers troupeaux de bisons dans les montagnes inexplorées, qui sera incarné par Nicolas Cage. Avec ce trailer, Gabe Polsky semble rester fidèle aux intentions de Williams tant on a l'impression d'être face à un thriller psychologique où déchéance et violence se révèleront progressivement. D'ailleurs, son héritage du documentaire se ressent tant par le réalisme des cadres que par le choix des décors naturels, ici assez époustouflants.

Marlon Brando avec un scalpel

Nicolas Cage, habité en pionner américain instable et obsédé, convoque le colonel Kurtz d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola et de l'œuvre de Joseph Conrad, avatar de la domination des colons européens sur les autres territoires du monde. En tout cas, lorsqu'il se balade avec sa peau de bison sur le dos dans ces grandes étendues enneigées, son personnage rappelle inévitablement celui de Leonardo DiCaprio dans The Revenant.

Comme le film d'Alejandro González Iñárritu, Butcher's Crossing s'interrogera d'ailleurs sûrement en profondeur sur l'Amérique face à son Histoire. La figure du bison semble être un élément essentiel, traité comme des êtres quasi mystiques et ce n'est pas étonnant. Se situant en 1870, les bisons avaient dès lors subi une quasi-extinction aux États-Unis, due aux décisions gouvernementales pour chasser et calmer les révoltes des Amérindiens. S'il sortira aux États-Unis le 20 octobre 2023, le nouveau film western de Nicolas Cage n'a pas de date de sortie en France pour le moment.