On a vu Les Héroïques, la leçon de vie rock'n'roll de Maxime Roy

Christophe Foltzer | 11 octobre 2021
Christophe Foltzer | 11 octobre 2021

Le drame social est une spécialité française, mais encore faut-il savoir le faire comme il convient. Pour son premier film, Maxime Roy décide de s'y attaquer. Le résultat ? Les héroïques, présenté en clôture du dernier Festival International du Film de Saint-Jean-De-Luz.

 

Affiche officielle

 

De quoi ça parle ? Michel, ancien junkie, est un éternel gamin qui ne rêve que de motos et traine avec son grand fils Léo et ses copains. À cinquante ans, il doit gérer le bébé qu'il vient d'avoir avec son ex, et se bat pour ne pas répéter les mêmes erreurs et être un mec bien.

C'était comment ? Prolongement direct de son court-métrage Beautiful Loser, Maxime Roy en reprend les thématiques, l'univers et les personnages. Si l'on pouvait craindre un effet d'étirement et de remplissage pour nourrir ce superbe morceau de cinéma social dans un format plus long, force est de constater que le jeune réalisateur n'est pas tombé dans ce piège évident.

 

photo, François CretonPas facile d'être un père.

 

Récit d'un retour à la lumière douloureux et compliqué, Les héroïques porte en lui l'âme de son comédien principal, François Creton, impressionnant. Son portrait de loser flamboyant en proie à ses vieux démons qui se heurte enfin au principe de réalité à ses risques et périls ne peut qu'émouvoir et toucher, tant l'interprétation est juste et parfaite.

Mais dire cela serait aussi oublier l'excellente galerie des personnages secondaires incarnés par Ariane Ascaride, Clotilde Courau et un Richard Bohringer très émouvant et en état de grâce.

Dans le même ordre d'idées, Maxime Roy maitrise totalement son sujet sur un plan plus technique et formel. Combinant un cinéma-vérité à la limite du documentaire et un découpage plus classique, cinématographique, il parvient sans mal à nous plonger dans cet univers poisseux et désenchanté où les petites parcelles de lumière se battent pour exister.

 

photo, François Creton, Richard BohringerRichard Bohringer, impérial.

 

Bien sûr, on pourrait reprocher au réalisateur une narration un peu trop programmatique, une prédominance de bons sentiments (notamment dans le dernier acte du métrage), mais cela fait partie du pacte de ce genre de films. Le but est d'y insuffler un message d'espoir, soutien indispensable par les temps qui courent.

En tout cas, Maxime Roy peut être fier de lui : il a franchi le cap du premier long-métrage avec brio et talent et on lui souhaite une très belle carrière à venir. Tous les ingrédients sont déjà réunis pour qu'elle se produise.

Et ça sort quand ? Dans vraiment pas longtemps puisque Les héroïques sera sur tous les écrans de France dès le 20 octobre prochain.

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