Compte-rendu Cannes 2008 : Jour 7 et 8

Jonatan Fischer | 22 mai 2008
Jonatan Fischer | 22 mai 2008

Doucement mais sûrement, le festival approche vers sa fin. L’occasion de sortir l’artillerie lourde. Lundi, la Sélection officielle accueillait ainsi le nouveau film des Frères Dardenne (déjà deux fois palmés), Le silence de Lorna. Les retours sont plus que positifs (lire notre critique) et la rumeur d’une troisième Palme d’Or pour nos amis belges commence à circuler. A noter tout de même que globalement cette histoire d’une albanaise prête à tout pour devenir propriétaire d’un snack belge, séduit moins que les précédents opus des cinéastes.

 

 

 

 

 

Attendue, la projection de Two lovers, le nouveau film de James Gray l’était bien entendu. Petite déception à la montée des marches : Joaquin Phoenix n’était pas de la fête. Gwyneth Paltrow, elle, effectuait là son grand comeback. Après le succès d’Iron man, la belle blonde sort de sa traversée du désert et renoue avec la critique et le public. Sur le tapis rouge les photographes se déchaînaient, les fans hurlaient pour obtenir des autographes et Gwyneth rayonnait…du moins jusqu’à la montée des marches. Lors de ce moment fatidique, l’actrice a en effet perdu une boucle d’oreille. Pas classe, la maladresse. Après un léger vent de panique, la boucle a été récupérée et la présentation du film a pu s’effectuer. L’occasion de découvrir James Gray dans un nouveau registre, celui d’un drame sentimental, d’une bluette qui surprendra les amateurs de son cinéma. Un scénario déjà vu, des dialogues parfois « too much » : peu importe, les réactions furent très enthousiastes (lire notre critique). Car à partir d’un modeste scénario, Gray assimile et détourne même les codes du genre et nous offre une œuvre très maîtrisée et attachante dans laquelle nous retrouvons tous les thèmes qui ont fait le succès de son cinéma.

 

 

 

 

 

Mardi, nouvelle journée, nouvel évènement : la venue de Clint Eastwood sur la Croisette avec Angelina Jolie (et forcément Brad en accompagnement). L’échange, nouveau long-métrage du réalisateur, a séduit les foules et semble lui aussi bien parti pour la course à la Palme (lire notre critique). Autre film présenté ce jour là, Delta, de Kornel Mundruczo. Film naturaliste autour d’un garçon qui retrouve sa sœur. Il parait que c’est particulièrement lent et maniéré.

 

 

 

 

 

La Sélection officielle de ce Mercredi est pour sa part constituée de deux films très différents. Dans un premier temps le nouveau trip de Lucrecia Martel (réalisatrice La Nina Santa), La femme sans tête (La mujer sin cabeza) qui n’a pas manqué de déclencher quelques bâillements et autres sorties de salle de par sa complexité et ses petits problèmes de rythme. Dans un deuxième temps, il y aura aussi et surtout la projection du Che de Soderbergh. Projection pour les courageux puisque ce dernier dure pas moins de 4h28 et que la version présentée n’est la version définitive (ce qui veut dire pour les critiques qu’il faudra se retaper quatre heures en projo dans quelques mois). La présence de Benicio Del Toro et le buzz autour du projet depuis des mois devraient néanmoins attirer la curiosité des spectateurs.

 

 

 

 

 

La section Un certain Regard continue sa belle cuvée 2008 avec les très bons retours sur les films de Raymond Depardon (La vie Moderne) et d’Amat Escalante (Los Bastardos). Les festivaliers sont néanmoins plus mitigés concernant Versailles, Afterschool et Johnny Mad dog.

 

 

Du côté de la Quinzaine, la journée de Mardi fut plus que riche pour le cinéma francophone avec deux films présentés. Le premier était Les bureaux de Dieu, nouveau film de Claire Simon sur le quotidien d’un planning familial. Un aspect documentaire particulièrement intéressant et un casting qui disparaît au profit de son sujet. Le deuxième était Elève Libre du belge Joachim Lafosse. Un film choc, peut être d’ailleurs l’un des plus grands chocs du festival de cette année. Ou l’éducation intellectuelle et progressivement sexuelle d’un jeune teenager par une bande de trentenaires très libérés. Sulfureux mais subtil, ce nouveau film du réalisateur de Nue Propriété a fait sensation.

 

 

 

 

Demain la compétition continuera son show avec la présentation du nouveau film de Philippe Garrel, La frontière de l’aube. L’occasion pour le public de retrouver Laura Smet sur un écran et, on l’espère, sur le tapis rouge après des semaines de cure de désintox. Pas facile d’être sous les projecteurs…

 

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