Avant Killers of the Flower Moon, ce western ultra-violent massacrait le mythe américain

Marvin Montes | 7 décembre 2023 - MAJ : 07/12/2023 14:39
Marvin Montes | 7 décembre 2023 - MAJ : 07/12/2023 14:39

Bien avant Martin Scorsese et son extraordinaire Killers of the Flower Moon, Ralph Nelson s'aventurait déjà sur les terres d'un western moins glorificateur que de coutume avec Soldat bleu, brillante autopsie de l'un des actes les plus barbares de l'histoire des forces armées Américaines.

"Depuis l'aube de l'humanité, l'homme a écrit son histoire dans le sang. Mais il a aussi prouvé que l'étincelle divine existe en lui. Il y a dans l'âme humaine une part d'ombre qui date du jour ou Caïn a tué son frère. La fin du film montre, sans aucune hypocrisie, les horreurs d'un combat ou la folie sanguinaire triomphe de la raison. Les atrocités ne sont pas commises seulement contre l'ennemi, mais aussi contre des innocents, des femmes et des enfants. Horreur suprême: tout cela a bel et bien eu lieu."

C'est ce constat implacable, dressé sur le carton d'ouverture, qui précède les premières images de Soldat Bleu. Alors que son présent s'assombrit, en pleine émergence du Nouvel Hollywood, et pas si loin de sa perte de vitesse programmée, le pays de l'oncle Sam porte un regard nouveau et accusateur sur les exactions de son passé glorifié. Accrochez vous, le voyage du soldat bleu est rude, mais il en vaut la peine.

 

Soldat bleu : photo, Candice BergenLa rage des années 70

Bleusaille

La décennie 1970 est évidemment reconnue comme celle du changement au coeur de l'industrie hollywoodienne. Autrefois dominé par des producteurs dépassés par un progrès (technique et idéologique) constant, le paysage cinématographique laisse progressivement sa place — pour une décennie environ — au règne des réalisateurs et auteurs.

Alors que le conflit vietnamien — le premier à être réellement médiatisé — a explosé, aussi bien sur le terrain que dans les salons des familles Américaines par le biais de la télévision, les États-Unis et leur contingent artistique voient les exactions de leurs forces armées faire résonner les zones d'ombre de leur histoire conquérante.

 

Soldat bleu : photo, Peter Strauss, Candice BergenDifficile remise en question

 

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commentaires
machin
08/12/2023 à 19:48

Et je ne m'y suis pas endormi comme avec le scorcese. Qui commence a faire du cinema de papy.

Aktayr
07/12/2023 à 20:04

Un film vraiment dur et sans concessions.
Et comme mentionné par Flash et Eomerkor, dans la droite lignée de Little Big Man pour sa critique antimilitariste américaine et un final d'une violence sèche et inouïe, qui reste choquant aujourd'hui par l'injustice crasse qui en ressort.

Eomerkor
07/12/2023 à 19:14

Vu étant assez jeune à la télévision en deuxième partie de soirée. Ca commence un peu un Western classique, ça se poursuit comme une bluette et un road movie un peu hyppie qui prend son temps. Puis vient la fin et le choc. Un film unique.

Shlabor
07/12/2023 à 16:37

Entièrement d'accord avec Waito et Flash...

C. Ingalls
07/12/2023 à 16:16

4K HDR en 2024.

Waito
07/12/2023 à 14:42

Un chef d'oeuvre

Flash
07/12/2023 à 14:26

Vu il y a très très longtemps.
Film aussi puissant que little big man, et le duo Strauss / Bergen parfait.
Le genre de film qu’on ne verra plus de nos jours.