Tetsuo : l'Iron Man qui te traumatise à vie
David Cronenberg n'est pas le seul maitre du body-horror. La preuve avec le traumatisant Tetsuo de Shin'ya Tsukamoto.
Avec une quinzaine de longs-métrages à son effectif, Shin'ya Tsukamoto est désormais une figure respectée, sinon adulée du petit monde du cinéma alternatif. Scandaleusement et régulièrement snobé par les cérémonies vaniteuses (il n'a jamais été sélectionné à Cannes), qu'il dynamiterait de l'intérieur de toute façon, il s'est fait connaitre en 1989 grâce à son premier chef-d'oeuvre. En 97 minutes, il proposait une nouvelle approche du body-horror, assez différente de celle qui se développait en occident par l'intermédiaire de David Cronenberg.
Comment un film fauché, expérimental, voire carrément agressif, a-t-il pu être érigé en classique absolu du cinéma japonais ou même du cinéma tout court, lancer l'une des carrières les plus singulières de ces 30 dernières années et infuser durablement la culture populaire ? Motivé par le précieux podcast en trois parties de Dis-cor-dia, qui s'est lancé dans une cascade réservée aux professionnels, à savoir retracer toute la filmographie du cinéaste, Ecran Large plonge dans la jungle métallique de Tetsuo.
metal head
Bien qu'il soit généralement considéré comme la véritable première prouesse de son auteur, Tetsuo est déjà un accomplissement. Dans les années 1970, le jeune Shin'ya Tsukamoto se passionne en effet pour le Kaiju-eiga (films de monstres japonais) et le cinéma d'Akira Kurosawa, aux antipodes, ou presque, de la frénésie qui le rendra célèbre. Son parcours artistique le poussera à s'affirmer... jusqu'à la sortie en 1989 de son chef-d'oeuvre. Un parcours relaté par le documentaire Basic Tsukamoto, indispensable pour tout Tsukazouz qui se respecte.
Pur produit tokyoïte (ce qui n'est pas difficile à deviner), il commence à tourner dès ses 14 ans avec une caméra 8mm. Initié à la comédie par une pièce scolaire, il se lance dans le tokusatsu, mais face au manque de moyen, crée plutôt un personnage d'homme des cavernes géant qui ravage une ville. Le film raconte la destruction de ladite ville, puis son retour à la nature... soit l'exact inverse de Tetsuo. Plus tard, avec ses amis, il persiste dans le cinoche amateur.
Le cinéaste se met lui-même en scène
En 1976, il s'essaie au noir et blanc en adaptant clandestinement le manga en deux volumes paru en France en 2006 sous le titre Les vents de la colère. L'un des personnages perd ses quatre membres, préfigurant très vaguement ses obsessions corporelles. Un peu plus tard, il se lance dans un projet bien plus ambitieux, dont le montage original avoisinera les 2h30 ! Le produit final fera 2h. Destiné à un public familial, il condense les thématiques du Kurosawa social.
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02/06/2022 à 23:19
Tout est dit dans les coms en dessous.
Trilogie dingue ,organique,trash, dérangeant et symbolique. A ne pas montrer à tout le monde.
31/05/2022 à 18:29
Un film incroyable qui débuta une trilogie qui l’est tout autant !
J’ai tout de même préféré le 3ème au 2ème…
31/05/2022 à 18:18
Un excellent dyptique.
Dommage que le troisième opus soit illisible pour cause de caméra Parkinsonienne. A côté, Paul Greengrass est un rigolo endormi
31/05/2022 à 17:58
Excellent souvenir de cinéma japonais complètement déjanté !
c'est aussi un des rares films à être sponsorisé par Castorama !
31/05/2022 à 15:12
Tsukamoto, c'est le type à qui Aronofski a tout pompé. J'adore Aronofski mais voir PI m'a bien conforté dans cette idée.
Heureusement qu'il s'en est affranchi.
Pour en revenir à Tsukamoto, Testsuo et sa suite, sont des dingueries. Viscéral, épileptique, graphique, beaucoup de mots en -ique…
En un mot, Fantastique !
31/05/2022 à 14:01
Chef d'oeuvre entre Lynch et Cronenberg. Eprouvant, poisseux, cyber, provocateur, visionnaire.
Une bombe que j'ai découvert au cinoche en séance de minuit. M'en suis très très très lentement remis.