Fast & Furious 7 : critique gonflée à bloc

Simon Riaux | 25 mai 2023 - MAJ : 26/05/2023 10:13
Simon Riaux | 25 mai 2023 - MAJ : 26/05/2023 10:13

À bien y regarder, la saga Fast & Furious, si elle est typique d’une époque qui cherche à décliner les licences à tout va, fait figure d’exception dans le paysage cinématographique contemporain. En effet, elle est la seule franchise qui paraît curieusement se bonifier d’épisode en épisode, élargissant son terrain de jeu toujours au-delà des attentes du public. Avec Fast & Furious 7 de James Wan, la saga s’est littéralement muée en une créature hybride, un mutant de la pop culture décérébré et jouissif.

7ème ciel

Ils n’étaient qu’une bande d’insupportables beaufs en marcel il y a une dizaine d’années, et grâce à la magie du cinéma, ils se sont transformés en agents secrets dopés aux stéroïdes (Vin Diesel et Dwayne Johnson en figures de proue), capables de massacrer des centaines de figurants avant de conter fleurette à leur biatch effarouchée. Les héros de Fast & Furious 7 sont désormais des créatures invraisemblables et picaresques, tiraillées entre leurs origines hip hop frelatées et les ambitions démesurées d’un cinéma décomplexé tout droit issu des années 80.

 

Photo Ludacris, Michelle Rodriguez, Paul Walker, Tyrese GibsonDe fans de tunning à espions

 

Autant dire que le film de James Wan est parfaitement inclassable. Après une ouverture qui rend ouvertement hommage à Tex Avery (vous avez bien lu) le film feint de se transformer en polar hard boiled à base de vengeance, avant de muter pour devenir un gloubiboulga d’espionnage, qui s’achèvera dans un Los Angeles pulvérisé à coups de missiles.

La recette est indigeste, stupide, rythmée par les répliques hilarantes d’un Vin Diesel sous Xanax, mais hystériquement jubilatoire. Qu’ils écrabouillent des pièces de musée, rasent des merveilles architecturales, se battent tels des chevaliers à coups de barres à mine où éjectent des Muscle Cars dans la haute atmosphère, la mauvaise troupe réunie à l’écran nous reconnecte instantanément avec de purs fantasmes enfantins.

 

Photo Dwayne JohnsonDwayne Johnson jouant avec un gros machin qui fait du bruit

 

solide comme un the rock

En réalité, ce climax de la saga Fast & Furious réussit exactement là où les Expendables ont fini par échouer. À savoir offrir un divertissement d’une générosité incroyable, qui ne se la joue jamais à l’économie et ose toujours en faire plus que ce que le public fantasme. À ce titre, les prestations de Dwayne Johnson et de Jason Statham devraient provoquer quelques orgasmes filmiques chez les spectateurs les plus éminemment bourrins.

Le premier est une nouvelle fois sidérant de présence, d’humour et fait preuve d’une condition physique impressionnante, quand le second trouve ici un de ses meilleurs rôles, sortes de Vil Coyote échappé d’un cartoon déviant et ultra-violent. On se souviendra longtemps de sa démarche chaloupée, quand, tel un tronc d’arbre dans la soupe, il décide d’interrompre une fiesta saoudienne à coups de lance-grenade.

 

Photo Paul WalkerSalut mon pote

 

On regrettera un peu que James Wan n’apporte rien d’autre que son talent de faiseur un peu stérile, que quelques séquences de transitions souffrent d’une imagerie bling-bling mal digérées et que le film souffre d’un léger ventre-mou dès lors qu’il doit clore son intrigue d’espionnage prétexte. Mais tout cela semble bien léger face à l’enthousiasme que génère cet invraisemblable blockbuster.

Mention spéciale à l’hommage final à Paul Walker, aussi incroyablement benêt et naïf que sincère et bouleversant.

 

Affiche

Résumé

Encore plus con. Encore plus gros. Encore plus fort.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(3.1)

Votre note ?

commentaires
Kay1
16/09/2022 à 12:30

Le pire des F&F. Oui, pire que le 8 et le 9.
Il n’y a rien qui va dans ce film, une intrigue sans queue ni tête ( les gars recherchent l’œil de dieu pour retrouver le criminel qui les poursuit dans chaque destination), des scènes d’action chiantes, mal filmées. Baboulinet qui fait du Baboulinet. Le Rythme , la photographie.
Même le fun a disparu.

A éviter si vous ne voulez pas que votre cerveau grille

bipbip
16/09/2022 à 12:24

@Morcar: parfaitement résumé
le 6 marque le premier cas de résurrection de personnage mort. Je n'ai pas vu le dernier, mais je crois qu'il y a une nouvelle résurrection

youl
16/09/2022 à 11:24

Vu hier, et en effet c'est du film gonflé à la testostérone qui explose toute les 30 minutes.

Mais étrangement, ca se laisse regarder car c'est un film de notre époque, je veux dire que tous les travers y passent : le patriarcat, la technofolie, l'antiféminisme, le culte du corps, la méritocratie
une belle mise en abîme du néolibéralisme !!

Morcar
16/09/2022 à 09:53

Le premier est un Point Break avec des voitures. Le second une suite sympatoche. Le troisième terriblement mauvais. Le quatrième un épisode de transition pour relancer la franchise. Le cinquième, le meilleur de tous, une sorte de "Ocean's Eleven" avec des gros bras et des voitures. Le 6è... j'ai oublié. Le 7è, sympatoche et surtout touchant concernant le traitement du personnage de Paul Walker (la scène finale avec une belle symbolique, et la musique composée spécialement très jolie et touchante).
Et puis ils auraient du en "profiter" pour arrêter la franchise, se dire que puisque Paul Walker n'était plus là, il n'était pas utile de continuer. Parce que depuis, quelle catastrophe !! La franchise n'a jamais été grandiose, mais là quand même on atteint des sommets qu'on n'aurait jamais osé imaginer !
Combien il en reste, déjà ? (je n'ai jamais vu le spin-off)

Sanchez
16/09/2022 à 08:35

J’ai regardé 20 min hier , une catastrophe à tous les niveaux.

Flash
16/09/2022 à 07:43

Je suis retombé dessus hier, j’avais oublié à quel point c’était débile.
Mais au moins, on ne s’ennuie pas, contrairement à certains blockbuster plus récents.

jawssm
25/04/2015 à 23:24

Ecrit, joué et dialogué avec un thermos de café en 4 heures. Le spectacle est là mais Dieu que c'est con... C'est quand même la honte les gars.

jawssm
25/04/2015 à 23:24

Ecrit, joué et dialogué avec un thermos de café en 4 heures. Le spectacle est là mais Dieu que c'est con... C'est quand même la honte les gars.

Bbouedec7
15/04/2015 à 11:47

Interressé aussi!

Bbouedec7
15/04/2015 à 11:44

Interressé aussi!

Plus
votre commentaire