Critique : Twilight - chapitre 5 : Révélation (2ème partie)

Damien Virgitti | 13 novembre 2012
Damien Virgitti | 13 novembre 2012
Faut-il encore attendre quelque chose de Twilight ? Ce cinquième film et quatrième chapitre, censé être celui de l’affrontement final, apporte-t-il enfin sa pierre à l’édifice d’une saga qui traîne en longueur depuis son deuxième opus ? Aux trois quarts du métrage, Twilight Chapitre 5 : Révélation – 2ème partie tente en tout cas de nous en donner l’illusion. Comme l'avait abondamment dévoilé la bande-annonce, il y a là une vraie promesse de cinéma. Celle d’un spectacle grandiose et sanglant où les personnages se mettent joyeusement sur la gueule, quitte à faire sortir le film des propres limite du matériau d’origine. Sauf que, par l’effet d’un twist qu’on préférera taire ici (mais que les fans de films de SF avec Nicolas Cage connaissent bien), cette promesse s’envole aussitôt.
 
Et Twilight d'assumer alors complètement son statut d'anti-film. Anti-film car le récit n'échappe jamais aux défauts des autres adaptations littéraires au cinéma et se contente simplement de mettre (mal) en images chaque page du livre. Le problème est que, si le dernier tome de Stephenie Meyer avait le mérite d'être drôle, son découpage en deux parties au cinéma rend la blague de plus en plus ennuyeuse. Rien n’est mis en scène dans Twilight (ou de façon complètement impersonnelle), si bien que tout y est raconté et même explicité par l'intermédiaire de longs dialogues verbeux entre les personnages, enfermés entre les quatre murs de la maison Cullen. A ce titre, la découverte des nouvelles capacités de Bella, pourtant une avancée majeure dans la saga, s'avère un exemple criant de vérité : aucune envergure n'est au programme et l'on doit se contenter d'une description par ses Maîtres Vampires-Jedi.
 
Et dans ce contexte où ils semblent avoir totalement assimilé le succès de l'entreprise, les acteurs font dans le freestyle le plus complet. Il faut ainsi voir comment les différents interprètes des Volturi (pourtant interprétés pour certains par de solides comédiens) excellent dans cette catégorie. Mention toute particulière à Michael Sheen qui nous fait rapidement oublier sa belle prestation de Frost/Nixon allant même jusqu'au surpasser son cabotinage des Underworld. Un état des lieux rendu toutefois possible par un réalisateur, Bill Condon ayant depuis longtemps abdiqué (artistiquement). Au point que l'on se demande si c'est la même personne qui, un jour, signa le génial et trop méconnu Ni Dieux, ni démons.
 
Bien loin de la "révélation" promise par le titre, Twilight 5 nous invite à une "consécration". Celle d'un produit calibré pour assurer les entrées qui ne va jamais au-delà des attentes suscitées par son affiche. Voilà bien un "film" qui n'aura jamais autant mérité cette formule qu'on s'est tous dit un jour: "quand on a vu l'affiche, on a vu tout le film". Deux clans se font face sans jamais s'affronter. Reste à espérer qu'ils n'aient pas menti concernant la partie la plus importante pour nos rétines de cinéphages : que ce soit effectivement "Pour l'éternité" !

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