Critique : Conversaciones con Mama

Audrey Zeppegno | 21 mars 2006
Audrey Zeppegno | 21 mars 2006

Le pauvre Jaime n'a vraiment rien pour plaire. Saqué de son entreprise après moult années de bons et loyaux services, ce père de famille espère sortir la tête de l‘eau en revendant l'appartement qu'occupait jusque-là gracieusement sa chère et tendre môman. La solution provisoire à ses soucis de trésorerie semble couler de source, mais c'est sans compter sur les lubies de sa génitrice qui dispose du pied-à-terre filial comme d'un home sweet home perso, d'autant plus précieux qu'elle y abrite ses amours passionnels de troisième âge. Au plus grand étonnement du fiston, voilà que l'octogénaire popote, à priori bien sous tous rapports, refuse de quitter son boudoir lyophilisé, en prétextant entretenir une liaison tout ce qu'il y a de plus friponne avec un jeune paria de dix ans de moins qu'elle.

La libido de la grand-mère s'avérant beaucoup plus enflammée que le ronron marital de son rejeton, le conflit générationnel pointe dangereusement le bout de son nez, esquissant le point de départ d'un embrouillamini soporifique qui occupera les trois quarts d'une mise en scène linéaire quasi inexistante. Et pour cause, comme l'indique parfaitement le credo flippant de son intitulé, Conversaciones con mama se borne à coller bout à bout les prises de bec décousues qui opposent ce quinqua renfrogné, façon droopy dépressif, à son entêtée de mère. Celle-ci ayant la mémoire qui flanche, les idées fixes et les reproches programmés sur le mode « reloaded », leurs discussions ne seront pas sans vous rappeler ces inénarrables dimanches en famille, passés à tailler des bavettes indigestes, avec pour fond sonore les p'tits chanteurs en bois de Julien Lepers, et au cours desquels on ne manque jamais de vous rabâcher des sujets sensibles qui finissent toujours par fâcher. En résumé, le film de Santiago Carlos Oves reproduit à peu de chose près le prototype du short cut de ces week-ends cauchemardesques, avec ses rares éclairs de tendresse et ses longues plages d'ennui à la clef. Soit, une vision d'extase pour quiconque se réfugierait dans une salle obscure en pensant fuir les obligations de la vie courante…

Résumé

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Atilio
07/10/2014 à 18:15

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