Dans le noir : Critique nocturne
James Wan n’est pas qu’un des réalisateurs les plus malins de sa génération, habile recycleur des classiques de l’horreur. Il est aussi un producteur doté d’un nez en parfait état de marche. La preuve avec Dans le Noir, dont la production a été lancée à toute vitesse pour capitaliser sur le succès de Lights Out, court-métrage particulièrement flippant publié par David Sandberg sur Youtube.
LES CONS DE LA CRYPTE
Ni une ni deux, le maître de l’horreur made in Warner lance, toujours avec Sandberg aux commandes, une adaptation en long-métrage. S’il est rafraîchissant d’accueillir sur la scène fantastique un nouveau venu à priori inventif et débrouillard, étirer une création de quelques minutes sur une heure et demie avait de quoi laisser circonspect. Et manifestement, les équipes de James Wan ne sont pas inquiétées outre mesure de la pertinence de leur récit.
Dans le Noir succombe ainsi à la plupart des tares de l’horreur industrielle, telle que conçue actuellement par les studios. Personnages souffrant de lobotomie mal cicatrisée, scénario sur-explicatif mais tout de même incohérent, violence édulcorée (on dénombre en tout et pour tout trois victimes au cours du film, tous des figurants), l’impression de regarder à un film d’horreur écrit par et pour des enfants persiste pendant tout le film.
Le court-métrage original de David Sandberg
Mais le véritable problème vient de la créature, aperçue dans les bandes-annonces et centre de la mythologie du film. Tout d’abord, malgré un look parfaitement réussi, elle n’a rien d’original. Après REC, Mama, Crimson Peak et récemment Conjuring 2 (encore James Wan, tiens tiens…), nous resservir une bestiole maigrichonne et désarticulée frise la fainéantise. Autre souci, les motivations de cette vilaine entité sont trop floues et changeantes pour constituer une réelle menace. Difficile donc de s’inquiéter pour Teresa Palmer – à moins d’être son agent – puisque rien ne la met concrètement en danger.
SOUS LES PAVÉS, LA FLIPPE
Et pourtant, Dans le noir n’a rien d’une purge gastrique à la Ouija. Au contraire. Malgré les mutilations infligées au film par une production accélérée, voire franchement je-m’en-foutiste, David Sandberg tient son rôle de réalisateur avec réussite.
Certes, il se focalise essentiellement sur les jump scares et autres sursauts, pas la méthode la plus noble pour terrifier, mais le fait avec un soin parfois chirurgical du rythme, tout en prenant manifestement un malin plaisir à composer quelques cadres plutôt diaboliques. Ainsi les séquences qui se focalisent sur le ressort central du film, l’alternance entre les ténèbres et la lumière proposent quelques très beaux effets, et nous fournissent régulièrement des frissons de première main.
Sandberg évite ainsi soigneusement de céder aux effets trop faciles, évite intelligemment de citer trop ouvertement ses aînés, et parvient en dépit de la bêtise abyssale de ses personnages à maintenir notre intérêt éveillé. Sans doute conscient des limites de son script (qui tient plus d’un tract de Civitas que d’une leçon d’angoisse), il étire au maximum les scènes de trouille et fait souvent preuve d’une inventivité qui dynamise même les scènes les plus attendues.
Ainsi, lorsque Dans le Noir alterne à toute vitesse les montées d’adrénalines retorses avec des trouvailles franchement ludiques (vous ne verrez plus vos clefs de voiture de la même manière), il révèle son potentiel de film de genre pop corn et décomplexé, ainsi que le talent potentiel de son auteur. Voilà qui n’est déjà pas si mal.
Lecteurs
(3.3)07/04/2017 à 14:59
Я уже посмотрел этот фильм на нормальном сайте, просто супер, не зря его так долго ждал!
Кто ещё не видел, смотрим здесь, ребята - HD17.RU
19/07/2016 à 21:49
Je n'aurais pas mieux dit Kiddo ...
19/07/2016 à 18:24
Je pense que vous sur-estimez grandement Trump et sous-estimez injustement les enfants de 5 ans qui, a cet age la, en savent bcp plus sur la politique economique et international que cet immonde mogul orangé sur toute une vie.
Merci pour eux...