Cemetery of Splendour : Critique de rêve

Simon Riaux | 28 août 2012
Simon Riaux | 28 août 2012

Il est de bon ton, lors du Festival de Cannes, de se scandaliser de l’absence de tel ou tel réalisateur de la compétition officielle. Ainsi, voir Weerasethakul « relégué » dans la sélection Un Certain Regard surpris et agaça ceux qui portèrent aux nues le palmé Oncle Boonmee. Et pour une fois, on ne pourra que leur donner raison.

Si les précédentes œuvres du cinéaste pouvaient passer – à tort- pour hermétiques, Cemetery of Splendour pourra apparaître aux yeux des sceptiques comme un décodeur. Décodeur qui conserve néanmoins intacts les grands principes de mise en scène propres à l’artiste et ne s’inquiète jamais de les édulcorer.

 

 

On est ainsi saisis par la simplicité de ce récit, qui épouse l’existence doucement chaotique d’une dizaine de soldats, endormis comme par magie et laissés à végéter dans un petit hôpital cerné de végétation. Aux alentours, un chantier à la progression lente mais irrépressible, une medium innocente, une infirmière dévouée et d’envahissantes divinités. Comme toujours, Weerasethakul orchestre la rencontre d’humains esseulés et d’un monde spirituel qui refuse de se laisser oublier.

 

 

Le réalisateur manie le drame et le fantastique avec une quiétude égale, comme si aucun rebondissement, pas une surprise, ne pouvait véritablement dévier le scénario de sa route apaisée. Alors que l’ennui pourrait poindre, c’est la poésie qui apparaît finalement. Une poésie, fluide et immensément délicate, qui invite le spectateur à la même rêverie que celle qui étreint les personnages.

Ni immobile, ni fermé sur lui-même, Cemetery of Splendour se révèle aussi précieux qu’étonnant. Difficile à appréhender, sa simplicité pouvant désarçonner le spectateur, il se révèle profondément marquant, un songe universel et fascinant.

 

Résumé

Invitation à un voyage immobile, odyssée silencieuse, Cemetery of Splendour est un rêve où le spectateur se perd avec bonheur.

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commentaires
memede lebarbare
05/09/2015 à 18:17

Pour ma part mon âme c est plutôt donnée volontiers a la deesse Morphée avec cette histoire a dormir debout,heureusement que j étais assis

Hi Hi Ho Ho
01/09/2015 à 18:11

Ca sent effectivement le très très grand film. Comme d'habitude avec ce réalisateur.

stivostine
31/08/2015 à 14:30

Je me suis force a regarder Oncle Boonmee car jai bien compris, non pas le film, mais que c’est pas du cine pour moi, trop contemplatif et pourtant je suis bon public.

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