Critique : California dreamin'

Nicolas Thys | 1 janvier 2008
Nicolas Thys | 1 janvier 2008

Les années 90 et la mort de Ceausescu ont vu les explosions sur le grand écran de quelques noms jusque là tapis dans l'ombre dont Lucian Pintille, et dans une moindre mesure Radu Mihaileanu. A leur suite, une jeune génération bourgeonnante marquée par l'histoire de leur Roumanie natale et sa difficile renaissance, parmi lesquels Cristian Nemescu, malheureusement fauché par une voiture avant d'avoir conclu le montage de California Dreamin', fût l'un des plus brillants éléments.

Tiré d'une histoire vraie mais largement romancée, ce film, que le Kusturica de Chat noir chat blanc ne renierait pas, est une pure bouffée de fraîcheur avec ces personnages loufoques à souhait, sa campagne profonde, un « ploucland » où tentent désespérément d'exister une bande de péquenots : un chef de gare mafieux, un maire démuni face aux actions de ce dernier, une bande de grévistes aux actions inutiles, des jeunes qui rêvent de s'enfuir que ce soit dans la capitale où la Californie du titre, et quelques soldats venus des Etats-Unis, véritables curiosités, que tous semblaient attendre mais jamais pour les mêmes raisons.

Caricature subtile et légère d'une société en lutte constante entre ses valeurs désuètes, un passé difficile à avaler et un futur peine à se dessiner, California dreamin' fait passer le drame social et politique à travers le spectre du rire et se présente comme le reflet monstrueux d'une civilisation qui dépasse largement les frontières de la Roumanie. La mise en scène, délicatement située entre naturalisme et artifices avec quelques très beaux effets spéciaux, est impeccable et souligne magnifiquement le combat qui se joue entre vie rêvée et vie réelle.

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