Critique : The Bubble

Sandy Gillet | 1 juillet 2007
Sandy Gillet | 1 juillet 2007

À l'issue de la projection de presse cannoise de Tehilim certains confrères s'étonnaient que pour un film israélien il ne soit jamais question du conflit israélo-palestinien. À cette remarque frappée de non sens on répondra The Bubble, soit Le film israélien dont il n'est question que de cela. De fait, le dernier opus signé Eytan Fox découvert internationalement avec l'extraordinaire Tu Marcheras sur l'eau devrait contenter les ayatollahs de la pensée réductrice qui veut que forcément toute production cinématographique en provenance de cette région ne doit traiter que de cela ou tout du moins ne doit pas totalement l'oblitérer (le film symbole malgré lui étant sans aucun doute Paradise Now du palestinien Hany Abu-Assad).

 

The Bubble c'est l'histoire de Noam, un jeune israélien achevant son service militaire qui lors d'un incident tragique au check point de Naplouse rencontre Ashraf, un palestinien avec qui le coup de foudre est immédiat. Celui-ci le rejoint alors clandestinement à Tel-Aviv appelée aussi « the bubble » pour son côté cocon quasi déconnecté du reste du pays et partage très vite son appartement qu'il occupe avec deux amis dans un quartier branché de la ville. Avec lui on découvre la vie d'une jeunesse qui tente d'exorciser au quotidien la peur des attentats tout en rejetant cette guerre qui de leur point de vue semble paradoxalement les assimiler aux bourreaux de la seconde guerre mondiale. Le pari scénaristique est passionnant et semble vouloir prolonger par une nouvelle variation la thématique déjà abordée avec Yossi & Jagger où deux soldats israéliens en poste à la frontière libano-israélienne tombaient amoureux (soit l'homosexualité provoquée et vécue dans un contexte au mieux « extraordinaire » au pire impossible). Pourtant si Eytan Fox avait su jusqu'ici éviter les écueils et combler les attentes de postulats de départ toujours assez « borderline », il n'arrive ici qu'à s'abîmer en une forme de contemplation complaisante et « occidentalisée » pour son sujet.

 

Traité ainsi, le film devient très vite une sorte d'évidence caricaturale comme si le cinéaste israélien ne voulait nous montrer que ce l'on sait déjà sans jamais essayer une quelconque mise en abîme qui lui serait propre. On ressort de l'expérience dépité et déçu au regard de ce que le cinéaste nous avait habitué alors que par ailleurs The Bubble se laisse voir tel un bon téléfilm larmoyant qui pour certains, pourra même s'avérer touchant.

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