Le même refrain, mais pas la même chanson
Quand un personnage de Terminator Zero explique avec un air grave que « personne ne sait ce qu’il va se passer dans ce monde« , on peut l’interpréter comme une promesse de (re)mettre de l’ordre et du frais dans la saga initiée par James Cameron. La même promesse que Terminator : Renaissance, Genisys et Dark Fate, comme si la saga était bel et bien condamnée à revenir inlassablement sur ses pas pour corriger les précédents films ou les ignorer.
Surtout qu’a priori, la série de Netflix se contente de recracher la même formule que le premier volet de 1984 : un T-800 débarque dans le passé pour traquer un humain, tandis que la résistance humaine de 2022 envoie un soldat pour protéger la personne traquée. Sauf que là, c’est un homme qui est pourchassé et une femme envoyée à la rescousse.

On revient également à un moment charnière de la mythologie puisque les événements gravitent autour du 30 août 1997 à Tokyo (le 29 août à l’heure de l’Est aux États-Unis), c’est-à-dire quelques heures avant et après le Jugement Dernier d’origine. Quant aux personnages principaux, si on ne peut pas leur enlever un certain charisme, ils ne sont que d’énièmes déclinaisons de Kyle Reese, John et Sarah Connor ou du T-800, que ce soit pour le rôle qu’ils jouent dans l’histoire ou leur caractérisation (en particulier leur rejet de toute fatalité).
Du moins en apparence, puisque passée la mi-saison, la série décide de retourner l’échiquier et de changer quelques règles du jeu. Ce qui commençait comme un récit remâché vaguement dépaysant trouve ainsi une direction plus claire, toujours dans la continuité des travaux de Cameron sur les notions de destinée ou de sacrifice.

Le Jugement avant-Dernier
Terminator Zero a la bonne idée de faire ce que les films ont rechigné à faire jusqu’ici : rassembler officieusement tous les volets et faire du bordel chronologique de la saga un sujet en soit. De fait, la série ne cherche pas tellement à corriger ou réécrire quoi que ce soit, mais plutôt à expliquer que toutes ces réalités alternatives peuvent coexister, sans pour autant les nommer ou les visiter.
C’est le principe un brin éculé de l’embranchement spatio-temporel avec un nouveau passé et un nouveau futur qui se dessinent à chaque voyage dans le temps, parallèlement à la réalité de départ.

Plus grossièrement, on peut voir ça comme une sorte de Multivers des machines, vulgarisé dans des scènes un peu trop démonstratives et scolaires, non sans raviver le SPT du Multivers DC expliqué avec des spaghettis dans The Flash. Malgré des essoufflements et des évidences présentées comme des révélations (en particulier l’identité des personnages), la série tente de construire un nouveau pan à partir des cendres des précédents volets.
Évidemment, une part de fan service s’est glissée dans le cahier des charges (la reprise du thème musical iconique ou la pose mythique des voyageurs temporels), mais de façon assez légère pour ne pas encombrer le boulevard que la série essaie de dégager dans ses derniers épisodes.

Le soulèvement des machines 2.0
Terminator Zero ambitionne d’ajouter ses propres éléments mythologiques (les nouveaux personnages, L’IA Kokoro censée contrer Skynet, La Prophétesse de 2022, les robots 1NNO) à ceux connus depuis des décennies. Mais aussi d’y implanter des thématiques moins abordées, notamment la réification de l’Intelligence artificielle, sinon son humanisation, qui passe par une matérialisation anthropomorphique et donc un traitement de l’IA comme une protagoniste à part entière et non une menace abstraite et omnisciente.
On retrouve dès lors un peu de David, l’androïde de Prometheus et Alien : Covenant, dans Kokoro et certains leitmotive qu’affectionne Ridley Scott. Malheureusement, le sujet est principalement traité dans des dialogues et apartés philosophiques pleins d’emphase dans un bunker-fond vert qui, là encore, explicitent lourdement les propos de Kokoro et Malcolm Lee, son créateur.

Tout compte fait, Terminator Zero a beaucoup de choses à raconter, peu être même trop. Le format de 8 épisodes d’une vingtaine de minutes est particulièrement étriqué au vu des pistes narratives introduites et ne permet donc pas de développer suffisamment ses réflexions sur ce qui conditionne l’humanité ou la condamne. Quant au travail du studio I.G Production, s’il offre des combats, ou plutôt des massacres réussis (qui refont du Terminator un inquiétant boogeyman et non un robot de compagnie), le tout accuse un certain classicisme, tout comme la réalisation de Masashi Kudô qui manque d’ampleur.
Toutefois, avec les nombreuses questions entêtantes laissées en suspens, la série appelle clairement une saison 2, qui serait l’occasion de fortifier cette base un peu instable en l’état.
Terminator Zero est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 29 août 2024.

Plutôt d’accord avec cette avis. On est sur du « pas mal ». Bon, on sent l’écriture US complètement con parfois (en même tps le passif de Mattson Tomline sent pas la rose), et on sent qu’on est sur une seconde équipe de Prod I.G. avec une technique juste correcte, bien loin des Tengoku Daimakyō, Kaiju 8, Psycho-Pass.
Cependant, il y a quand même une alchimie qui fonctionne, ça fait le boulot plutôt correctement et ça se suit sans déplaisir. Le truc le plus potable de la licence depuis 20ans quoi.
On sent de plus en plus que Netflix s’est rendu compte de la progression du marché de l’animation/anime et cherche à sérieusement s’y positionner…avec de plus en plus de qualité (Dungeon Meshi par ex).
« Terminator Genisys » jouait aussi avec le principe de continuités divergentes, de IA Suprême existant inéluctablement sous divers noms…
De mon côté je lui mets un 2 étoiles.
Techniquement c’est parfois sympa (surtout les 6 minutes du « first look » XD), mais globalement les décors sont vides, la 3D mal intégrée (cette poursuite en voiture avec les flics, que c’est moche ! et ennuyeux à mourir) et c’est très mou. Les arcs narratifs…la aussi c’est l’ennuie : à part celui du père, les autres sont très moyens et rallongés très artificiellement. Le Terminator n’est pas très impressionnant, la faute à un combat à mains nues contre l’héroïne ou elle parvient à lui résister lors d’une prise au corps à corps et s’en sort indemne…bonjour la street-cred du gars après ça.
Pourtant pleins d’idées sympa au niveau scénario, mais 8 épisodes de 30 minutes ça semble trop long pour raconter tout ça. L’ambiance reste réussie, mais est un peu plombée par la technique très aléatoire.
J’ai regardé les 3 premiers épisodes car réalisé par Studio IG. Les dessins et décors sont assez quali. L’ambiance est là, mais niveau réalisation, y a rien d’haletant. C’est assez mou.Ça avance lentement, sans suspens, tous les poncifs et le lore sont là. J’ai déjà décroché. Sorry mais quand on a eu Arcane, les Spider verse voir même le Chat Potté 2, on ne peut se contenter d’une animation tout juste standard aujourd’hui. Y a quasi rien de dynamique. Quand je repense à la calque Blood: The Last Vampire en 2000. Ce n’est même pas de ce niveau quoi. 25 ans plus tard.
Critique peu engageante mais bon je vais y jeter un œil vu que ça à l’air d’être le projet Terminator le plus ambitieux depuis 15 ans…
sans déconner, faut attendre une série animée pour retrouver un peu de fraîcheur dans cette saga !?
Je comprends toujours pas comment ils ont fait pour laisser passer autant de mauvaises idées dans les deux derniers films…
du coup je suis curieux.