Francis Ford Coppola a déclaré que Megalopolis n’était surtout pas un film « woke », et qu’il avait des intentions très précises concernant son projet fou.
Projet dantesque qu’il mijote depuis plus de 40 ans, le Megalopolis de Francis Ford Coppola est une anomalie qui a coûté la bagatelle de 120 millions de dollars. Une somme dont une très grande partie a été financée par les fonds propres du réalisateur d’Apocalypse Now et Conversation secrète (merci à ses domaines viticoles).
Projeté à Cannes en 2024, le film a clairement divisé la Croisette, puisqu’une partie du public avait hurlé au fiasco complet, l’autre saluant l’aspect quasi expérimental et mégalo (haha) du film. De quoi annoncer une sortie compliquée, ce qui s’est plus ou moins confirmé depuis avec le marketing.
Soutenu par un casting composé d’Adam Driver, Nathalie Emmanuel, Aubrey Plaza ou encore Laurence Fishburne, Megalopolis a souffert d’une communication loupée, à tel point que le distributeur a déclaré avoir « merdé » après une bande-annonce remplie de mensonges – de faux extraits de critiques négatives sur Coppola, qui n’ont jamais existé.
Et au sujet des petites phrases foireuses, Francis Ford Coppola risque d’allumer les feux de joie des obsédés du wokisme.

Vend Woke de cuisine, fond plat, 34 cm de diamètre
Dans une interview accordée à Rolling Stone datée du 25 août 2024, Francis Ford Coppola est revenu sur la manière dont il a pensé Megalopolis. Un film qu’il souhaitait volontairement démesuré, et porté par un casting hors normes.
On retrouve notamment Jon Voight (que Coppola aurait casté pour sa ressemblance avec Donald Trump), Shia LaBeouf et Dustin Hoffman, trois acteurs qui auraient été « canceled » (c’est-à-dire « annulés », mis de côté) par Hollywood pour différentes raisons. Et ce n’est pas un hasard s’ils ont été choisis par le cinéaste :
« Je ne voulais pas que l’on nous considère comme une production hollywoodienne woke qui se contente de faire la morale aux spectateurs. Le casting est composé de personnes qui ont été ‘canceled’ à un moment ou à un autre. Il y a des gens qui sont archi-conservateurs et d’autres qui sont extrêmement progressistes sur le plan politique. Mais nous avons tous travaillé ensemble sur un même film. J’ai trouvé ça intéressant. »

Megalo pas lisse du tout
La déclaration de Francis Ford Coppola semble tout autant être une justification pour ses choix de casting très variés, qu’une punchline facile destinée à aller se glisser au plus vite dans les sujets les plus discutés sur les réseaux sociaux.
Et bien que le réalisateur cite ses acteurs qui ont été dans une tourmente médiatique à un moment ou à un autre, il s’avère que lui aussi est sous le coup d’une mauvaise presse depuis la publication d’un article de The Guardian révélant qu’il aurait eu des comportements incorrects sur le tournage de Megalopolis. Ce que Coppola réfute.
« Vous parlez de l’article du Guardian, qui est totalement faux. Si vous lisez cet article, vous vous rendrez compte que quelles que soient les sources – et honnêtement je ne sais pas qui sont les sources – ce sont les mêmes personnes qui ont fourni des citations pour cet article du Hollywood Reporter qui disait que toutes ces personnes avaient été licenciées ou avaient démissionné, et qu’il y avait eu un exode massif. »

Woke Up This Morning
Quant à savoir pourquoi on voudrait faire plonger Coppola, le réalisateur a un argument très simple : avec Megalopolis, il n’a pas respecté les règles tacites imposées par Hollywood, en finançant lui-même son œuvre. La preuve ? Il déclare qu’il faut regarder « le moment où cet article a été publié. C’est juste avant la première du film à Cannes. Ils essaient juste de nuire au film. »
Il poursuit toujours sur le même sujet en expliquant que les studios veulent mettre un terme à sa carrière car il serait trop anti-conformiste :
« Il y a une tendance dominante à Hollywood à dire que si vous suivez les règles, vous aurez plus de chances de réussir. ‘Mais qu’en est-il de Francis ? Il ne suit pas vos règles’. J’essaie de faire quelque chose de différent ici. Le cinéma, c’est le changement. Je veux dire que les films que feront vos petits-enfants ne ressembleront en rien à ce que nous voyons aujourd’hui. »

Dire que Coppola tient à son Megalopolis comme l’on tient à sa propre progéniture serait un euphémisme. En parlant de cette anomalie cinématographique, un objet philosophique contemporain mégalo doublé d’un quasi suicide financier, le réalisateur a déclaré qu’il s’agissait presque d’un va-tout :
« J’ai tout à perdre ici. Et, d’une certaine manière, je n’ai plus rien à perdre. »
Plus rien à perdre au point de partir sur des méthodes de communications douteuses et ne pas lésiner sur les mots racoleurs ? Qui sait. Megalopolis débarquera le 25 septembre dans les salles de cinéma françaises.
Bien d’accord avec zakmack, son film me donne plus envie que n’importe quel Alien sorti récemment ou tout autre becasserie de Ridley Scott.
Est-ce que Coppola est responsable gros raté de la bande-annonce ? D’habitude les réalisateurs ne sont pas responsables du marketing autour de leur film, mais Coppola a l’air d’être tellement investi… Dans le cas contraire je trouve ça dur de lui reprocher les fausses critiques.
Il se bat tellement pour son film que j’ai envie de le voir, malgré tout le Bad buzz autour. Si un gars de 80 balais est capable de se mettre autant en danger pour un film, il y a forcément quelque chose à voir.