Megalopolis, le projet titanesque de Francis Ford Coppola qui a défrayé la chronique à Cannes, s’offre une nouvelle bande-annonce pour faire oublier son dernier fiasco en date.
Pour la dernière bande-annonce du film tant attendu (et tant coûteux, avec 120 millions de dollars de budget) du maître Coppola avec Adam Driver au casting, le distributeur Lionsgate avait choisi un angle audacieux : celui d’afficher d’anciennes critiques assassines des films du réalisateur désormais considérés comme des chefs-d’œuvre, comme Apocalypse Now et Le Parrain. Le trailer répondait ainsi avec une intelligence teintée de provocation aux retours mitigés (voire catastrophiques, dans certains cas) sur le film après sa projection cannoise.
Problème de taille : la bande-annonce fut retirée en urgence quelques heures après sa mise en ligne à la suite de la révélation d’une supercherie. En effet, certains journalistes se sont aperçus que les critiques citées (rattachées à des noms de véritables critiques) avaient été inventées de toutes pièces, possiblement via ChatGPT. Lionsgate s’est empressé de communiquer leurs excuses, résumant la situation par “on a merdé”. Une nouvelle bande-annonce beaucoup plus classique essaye désormais de faire oublier tout ça.
Une bande-annonce pansement pour Megalopolis ?
Dans cette nouvelle version, l’angle est beaucoup moins original et mordant : pas de critiques à l’écran, mais un défilement d’images impressionnantes, en accord avec la démesure du projet teasé depuis des années. La voix off commente ces images pour introduire les thématiques du film, jusqu’à ce que les répliques d’Adam Driver et du reste du casting prennent le relais pour rythmer un enchaînement particulièrement riche.
L’idée est manifestement de revenir à une formule plus sage et classique pour éviter les erreurs, et tout miser sur la beauté visuelle du film. À ce niveau-là, pas d’inquiétude : Megalopolis s’annonce comme un sacré spectacle visuel, à défaut de mettre en avant un pitch très clair. Ce trailer perce presque définitivement le mystère entourant cette production légendaire par son historique avant même d’être sortie en salles.

Mais est-ce que ce sera suffisant ? Car il n’est pas si facile de faire oublier la bourde de Lionsgate qui était venue s’ajouter à la longue liste des mauvais coups de pubs pour le film, entre les accusations de harcèlement sur le tournage visant Coppola (qui aurait notamment tenté d’embrasser des figurantes dénudées lors d’une scène d’orgie) et la mise en avant d’acteurs controversés comme Shia LaBeouf et Dustin Hoffman, le réalisateur assumant de vouloir choisir des comédiens “canceled” au détour d’une rhétorique quelque peu réac (“Je ne voulais pas que l’on nous considère comme une production hollywoodienne woke”).
Ces bad buzz finiront-ils par s’avérer être la publicité la plus efficace du film, ou cette production expérimentale et terriblement ambitieuse est-elle déjà enterrée avant d’avoir été présentée au public ? Réponse en salles le 25 septembre 2024 en France.
EL on vous voit partir sur la critique qui rend hommage au réalisateur plus que celle du film lui même un peu comme vous faites avec Cameron
Et Shia Labeouf dans un film de Coppola ? Ça a du sens un abuseur dans un film du 1er de leur premier défenseurs
Ce film est déjà culte rien que pour tout le bordel