Après la sortie de Trap, son dernier long-métrage, M. Night Shyamalan se remémore la sortie de son film culte, Incassable, en 2000.
Malgré la déception de Trap, la sortie du nouveau film de M. Night Shyamalan est encore une belle occasion de faire la rétrospective de sa filmographie aussi inégale que truculente. Car pendant plus de vingt ans, le cinéaste n’a jamais eu peur de prendre des risques ou de surprendre les spectateurs. Même s’il fallait dépoussiérer un genre auquel peu de gens croyaient, au début des années 2000.
En effet, bien avant que les films de super-héros dominent Hollywood, M. Night Shyamalan a été l’un des premiers à les remettre en avant. Avec Incassable (2000), il a tenté de réhabiliter la mythologie du justicier américain. Il y mettait alors en scène Bruce Willis et Samuel L. Jackson dans un duo aujourd’hui devenu culte (et que l’on a revu dans Glass en 2019). Dans une interview récente, Shyamalan s’est justement remémoré la sortie du film à une époque où la figure du super-héros était marginale.
Un super-héros en 2000
Lors d’une rétrospective avec le magazine GQ, Shyamalan est revenu sur la façon dont Incassable avait été perçu à sa sortie. Il est alors le quatrième film de la carrière du réalisateur et il arrive après le succès du Sixième Sens qui a fait sa renommée. Le cinéaste tourne à nouveau avec Bruce Willis qu’il a rencontré sur le film précédent et l’imagine bien en version moderne du super héros américain. Mais c’est un vrai défi de réhabiliter l’adaptation de comics au cinéma quand bien même Shyamalan souhaitait réinventer le genre :
« Ils avaient peur de prononcer les mots « bande-dessinée ». Les gens pensaient que personne n’irait voir un film parlant de bande-dessinées. Je me disais : « C’est parfait ! Peut-être que les gens verront ce film comme un mythe moderne et l’apprécieront pour ça. » Dans mon esprit, c’était un film où un homme survit à un accident mortel sans une égratignure, et quelqu’un lui dit : « Je sais pourquoi c’est arrivé. Vous êtes un super-héros dans la vraie vie. » C’était le concept, mais cela n’a pas été vraiment vendu comme ça. »
L’autre point qui a marqué Shyamalan c’est la confusion des spectateurs de l’époque qui s’attendaient à un autre film d’horreur, après Sixième Sens. La preuve qu’un réalisateur peut facilement se faire catégoriser dans un genre, chose pas forcément opportune pour une carrière :

« Des gens sont venus en disant : « Ce n’était pas effrayant. » Et je me suis dit : « Qui a dit que ça devait l’être ? » J’ai alors appris une leçon intéressante : si je veux continuer à raconter des histoires originales, je dois trouver des partenaires créatifs qui comprennent que chaque projet sera une réinvention et que ça mérite d’être célébré. »
Malgré tous les préjugés et les appréhensions, Incassable s’est révélé non seulement une réussite mais aussi un important jalon dans l’apprentissage de Shyamalan en tant que cinéaste. Le film est encore maintenant (et c’est un peu triste de le dire) l’une des relectures les plus originales du mythe du super héros au cinéma et peut-être l’une des meilleures œuvres de son réalisateur.
Enfin, en 2000, sortait également un certain X-Men de Bryan Singer qui (après Blade en 1998) ressuscitant les comics de Marvel et levant le tabou des super-héros plus classiques. De quoi déclencher la machine que tout le monde connait entre l’énorme succès des Spider-Man de Sam Raimi, la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan puis l’avènement du MCU.
Pareil, film culte en ce qui me concerne. Petite pensée pour Bruce. Chienne de vie.
Mon Shyamalan préféré. Mise en scène millimétrée, superbe photographie. BO excellente. Bruce Willis très juste dans son rôle et un Samuel L Jackson bouleversant qui interprète peut-être le plus grand rôle de sa vie.
Le film se suffisait à lui même, il n’avait pas besoin de suites. Mais j’ai apprécié Glass.