Après Top Gun : Maverick, F1 est-il le spectacle « à l’ancienne » qu’on attendait ? Décryptage vidéo du nouveau film de Joseph Kosinski avec Brad Pitt.
Avec ses voitures qui vont à fond la caisse, F1 est clairement le blockbuster old-school de cet été, qui vise une authenticité de la conduite qui n’est pas sans rappeler celle de Top Gun : Maverick avec ses jets. Ça tombe bien, c’est le réalisateur Joseph Kosinski qui est à la barre, toujours avec Jerry Bruckheimer à la production, mais cette fois avec Brad Pitt en acteur casse-cou à la place de Tom Cruise.
F1 est un projet ambivalent, clairement empêtré dans son scénario tout droit sorti des années 80 et 90 (ce n’est pas un compliment dans le cas présent), malgré sa recherche technique et technologique toujours plus tournée vers l’avenir et le spectacle hollywoodien innovant. Et si cette dichotomie définissait le cinéma de Joseph Kosinski, qui se montre incarné, cohérent et fascinant (bien qu’imparfait) depuis Tron : L’Héritage et Oblivion ? C’est l’occasion de revenir en vidéo sur les lubies de cet esthète du blockbuster.
Selon moi, 2 gros défauts qui plombent ses évidentes qualités esthétiques : un scénario qui ne surprend quasi jamais, et par extension, ses personnages, monolytiques et fonctionnels.
J’ajouterai également l’interprétation de Brad Pitt, qui pour la 2è fois en ce qui me concerne (Ad Astra), m’a laissé aussi froid que lui.
Son perso n’a dès l’écriture quasi rien à défendre. Il reste distant, peu impliqué, et poseur. Je préfère, puisqu’on est obligé de comparer, l’énergie existentielle débordante de Tom Cruise. Sa hargne m’a manqué pour un tel héros. L’intensité de Brad Pitt est fuyante, il n’a besoin de personne, et ses gros plans ne sont jamais fascinants.
On peut aussi trouver fade n’importe quel autre personnage du film : du rôle féminin au rookie insupportable qui par magie se révèle un coéquipier modèle pour la dernière course, tout est trop cousu de fil blanc, et je ne me suis attaché à personne dans ce film. Javier Bardem n’a rien à jouer, son seul dilemme moral est évacué devant une pseudo autorisation médicale bien pratique pour évacuer la santé faiblarde de son poto.
Même la tension des courses est souvent artificielle car les manoeuvres de Sony sont amusantes, mais faut avoir 10 ans pour croire que ça peut fonctionner.
Yo Antoine, très bonne vidéo comme d’hab’ !
Et je souscris d’autant plus à ton avis que je le suis allé le voir hier et que j’ai pris un gros panard (malgré un scénar’ old school en effet très prévisible). Et j’ai bien aimé ton parallèle avec Tony Scott, car moi-même je m’étais fait un peu le même en découvrant le film et après avoir revu Days of Thunder il n’y a pas si longtemps que ça. Et j’apprécie le cinéma de Konsinky pour le même genre de raisons. De là à dire que c’est le « nouveau T. Scott » i don’t know, mais il est certain que le type sait tirer le meilleur parti à de scénar’ pas forcément foufous sur le papier mais qu’il réussit à élever grâce à son style et sa technique irréprochable voir véritablement bluffante par moments, comme par exemple ces derniers tours de circuits filmés en plan-drones dans l’une des dernières séquences et qui ont bluffé même mon ado, qui d’habitude ne s’attarde pas spécialement sur le côté « technique » des films, mais quand le plaisir de l’image est combiné à l’adrénaline pure, il faut le souligner).
En tous cas pour moi le mec a un CV irréprochable en ce qui me concerne et je pense que dans quelques années, son Tron Héritage sera même réévalué, pour devenir l’une des références dans son genre des années 2010.
@La redac > Vous y aviez peut-être déjà pensé, mais vos vidéos YT également dispo sur votre podcast (spotify entre autres) ça pourrait être pas mal. Purement une question de praticité.