La critique bistrot : The Iceman

Depuis août 2012, Ecran Large n'est plus invité aux projections de presse des films distribués par Metropolitan. La raison : certaines personnes, visiblement haut placées, n'apprécient pas les articles sur le box-office que Sandy écrit toutes les semaines. Et notamment la manière dont il commente les scores des films du dit distributeur. Bref, Ecran Large est méchant avec Metropolitan et Metropolitan lui fait payer en l'interdisant d'aller voir ses films en avance. Alors, et parce que tous les films Metro ne nous donnent pas envie de foncer le mercredi dans la première salle du coin, on a décidé de prêter l'oreille à ce qui se dit dans d'autres projections de presse et ainsi écouter nos confrères évoquer leurs impressions sur le(s) film(s) que l'on n'a pas pu voir.

Cette semaine, nous nous sommes donc intéressés aux premières impressions liées à la sortie de The Iceman d’Ariel Vromen. Un casting masculin cinq étoiles (Michael Shannon, James Franco, Ray Liotta, Chris Evans), pour transposer sur grand écran l’histoire vraie de Richard Kulinski, tueur à gages auteur d’une centaine de meurtres. Surpris de voir Michael Shannon dans le rôle du tueur de sang-froid ? Après tout, pourquoi pas : «Michael Shannon fait très bien du Michael Shannon» nous dit-on. Bon, il faut tout de même avouer qu’il n’est pas coutumier du regard sombre et assassin, que ce rôle marque une rupture avec ses récentes interprétations dans les films de Jeff Nichols (Take Shelter, Mud). Alors on entend parler d’un film «globalement sauvé par la présence toujours folle de Michael Shannon, qui fait vraiment froid dans le dos.» Déjà un peu plus d’engouement.

Mais les critiques français ont-ils attribué la force du film - si force il y a - au seul talent de l’acteur ? "Michael Shannon y est très bien et les seconds rôles aussi." Mais également, "Michael Shannon a beau avoir l'air d'y croire, on reste ici dans du drame criminel sans aucune inventivité." Pas convaincus donc, les confrères présents aux projos. Et puisque la comparaison est inévitable à chaque film de gangster, on appuie là où ça fait mal : "Rien d’autre que du sous Scorsese prévisible et influençable qui ne dépasse en fait jamais son statut de téléfilm "inspiré d'une histoire vraie". On l’aura compris, nous n’avons pas affaire au chef d’oeuvre moderne du genre. Dans le meilleur des cas, certains y voient "un polar de bonne facture."

Un scénario plutôt pauvre et confus, stéréotypé par moments, qui rend le film "efficace sans pour autant s'affranchir des passages obligés." Le moment choisi par un confrère pour pousser un petit coup de gueule contre les produits de Millennium Films, qui selon lui "continue de faire ses petits coups dans son coin, en sortant en salles du DTV bas de gamme à grands coups d'acteurs renommés qui viennent jouer les cache-misère."

A laquelle s’ajoute cette remarque peu enthousiaste, qui résume plutôt bien l’avis général : "Même s'il est un poil plus travaillé que d'habitude, cet Iceman ne déroge pas vraiment à la règle du ‘Pas convaincant’." Rien d'extraordinaire, mais un film qui, pour certain, s'apparente à "un biopic sympa et efficace." On finira sur cette bonne note.