Films

Trouble Every Day : le film qui a traumatisé le Festival de Cannes mérite-t-il sa réputation ?

Par Ange Beuque
25 janvier 2025
Vampires cannibales et fantasmes déviants : Trouble every day, autopsie d'un cauchemar cannois

Minuit, l'heure du trauma. Depuis sa diffusion mouvementée à l'heure fatidique au festival de Cannes 2001, Trouble Every Day colporte une réputation sulfureuse. Mais quelle est la véritable nature du poison instillé par ce film d'horreur de Claire Denis ?

L'obscénité orgiaque de La Grande bouffe, la sexualité trouble de Crash, la manière dont Funny Game confronte le spectateur à son propre désir de violence, les menaces physiques à l'encontre de Gaspard Noé à la suite de la projection d'IrréversibleLes séances choc, Cannes connaît. Elles font partie de son ADN, de sa richesse, de sa mémoire.

Parmi elles, Trouble Every Day figure en bonne place. Outre la radicalité de sa réalisatrice Claire Denis, on sait Béatrice Dalle capable de faire monter la température bien au-delà de 37°2 le matin, tandis que Vincent Gallo prend date avec la croisette deux ans avant Brown Bunny (de lui-même) et sa célèbre fellation. Mais la source du malaise ne se trouve peut-être pas où on le pense…

On tapisse sur les murs le sang de ceux qu'on aime

Le choc originel

Cannes, 13 mai 2001. Aux côtés des Moulin Rouge, No Man's Land, La Pianiste et Shrek se profile, hors compétition, une œuvre déconcertante. Et non, il ne s'agit pas du Mulholland Drive de l'éternel David Lynch, qui emportera le prix de la mise en scène, mais du nouveau film de Claire Denis : Trouble Every Day.

La réalisatrice est une familière du festival. Dès 1988, son tout premier long métrage Chocolat, qui ausculte les passions masculines, a pu concourir pour la palme. Six ans plus tard, c'est dans la section Un certain regard qu'elle a pu présenter J'ai pas sommeil, inspiré d'un vrai tueur en série.

Le bois de boulotte

Un aléa technique conduit à reporter la projection de sa nouvelle proposition. Ce contretemps aiguise les appétits. Que le film soit programmé en séance de minuit achève d'échauffer les festivaliers. La rumeur enfle : et s'il s'agissait d'un monument absolu de gore ?

Le jour venu, une horde de journalistes se presse pour le découvrir. Les spectateurs tentent de se faufiler en nombre dans la salle, au point de provoquer une petite empoignade. La projection est retardée d'un quart d'heure. Le public est chauffé à blanc. Le noir tombe. De retour à Cannes en 2010 dans la peau de présidente du Jury Un Certain Regard, Claire Denis se souvient.

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Toms

Vu sur Instagram l’autre jour, une séquence ou B Dalle remballe un invité je ne sais + qui sur le fait qu’il soit bien a droite et dans les com’s un petit facho aigri écrit  » Béatrice Dalle la cannibale sous entendu ce qu’on vois du film est vrai lol

Hasgarn

Vu à l’Absurde Séance.
Je n’ai pas aimé du tout. Mais je salue le film et sa prise de risque.

penny-jammer

👍