L’important, c’est d’anticiper
La référence n’est pas qu’une manœuvre marketing bien exécutée : Sous la Seine entend bien se moquer de la politique parisienne et vise même spécifiquement les Jeux olympiques, puisque l’arrivée d’un requin dans la Seine gêne l’organisation d’un triathlon censé faire office de vitrine avant l’évènement. Gens s’amuse à transposer le bon vieux carcan scénaristique des Dents de la mer au cœur de la Ville lumière.
Dans le rôle de la lanceuse d’alerte ignorée, on retrouve la scientifique Sophia (Bérénice Bejo). Dans le rôle du vieux briscard au lourd passé, on retrouve le membre de la brigade fluviale Adil (Nassim Lyes, la masse musculeuse de Farang). Et dans le rôle du maire déterminé à ne pas entacher l’image de sa ville en pleine effervescence touristique, on retrouve évidemment une simili-Anne Hidalgo caricaturée à outrance (Anne Marivin).

Et comme si cette subtile charge politique ne suffisait pas, le film prend logiquement en compte les problématiques écologiques et animales du moment, que la sharksploitation a souvent sciemment ignoré bien qu’elle ait largement participé malgré elle au dénigrement des requins, dont beaucoup d’espèces sont menacées. Et pourquoi pas ?
Bejo s’adresse directement au spectateur quand elle assène : « Pour l’orque et le beluga, vous ne vous êtes pas posé la question ». L’hypothèse d’un squale dans la Seine est toujours moins fantaisiste que la scène où la maire de Paris est acclamée par les Parisiens. Et ceux-ci ne cracheront peut-être pas sur un exutoire en cette période pré-J.O. où nos politiques favoris se rependent plus qu’à l’accoutumée en formules toutes faites et en promesses dans le vent, aussi crétin soit-il. Quant à la question de la biodiversité, elle semble obligatoire dès lors que le scénario assume une dimension sociale. Excepté peut-être le très chiant Dark Tide, le genre a rarement su concilier son efficacité horrifique avec un discours sur les animaux qu’il met en scène.

En eaux troubles
Dommage donc que ce défouloir satirique pour le moins artificiel se contredise lui-même à ce point, dans quelques séquences complètement lunaires. C’est le cas notamment d’une scène avec des SDF. Les sans-abris du bord de Seine quittent ainsi volontairement leur lieu de vie comme ils partiraient en vacances en Bretagne, bras dessus bras dessous avec les policiers qui les intiment, hilares, de faire la place à la dernière lubie de la mairie. On a vu critique plus virulente, mais rarement aussi hors-sol.

Le but contre son camp le plus sidérant étant bien sûr la caractérisation des activistes, correspondant à peu près à l’image que se fait un éditorialiste Sud Radio des jeunes écolos contemporains : des couples d’influenceuses bourgeoises (option capillaire obligatoire cheveux bleus ou dreads) qui squattent des palais à l’abandon dans le 4e arrondissement et inondent les réseaux sociaux de #JeSuisRequin (véridique !). Le film ne manquera pas de leur donner tort, puis carrément de les punir pour leur engagement. Que les légions de quarantenaires en garnison dans nos commentaires Facebook se rassurent : Netflix tient enfin son tant attendu film « anti-woke » !
Bien entendu, comme souligné dès la sortie, tout est bête dans cette satire écrite comme un long épisode d’Emily in Paris, de la réaction d’à peu près tous les personnages aux retournements de situation. Mais quand cette bêtise fait déraper la raillerie dans la complaisance un poil feignante, l’amusement laisse place à l’exaspération.

Le sang de la Seine
Heureusement, il reste l’essentiel : le requin. Introduit très maladroitement dans une ouverture très frustrante, le bestiau bénéficie d’effets tantôt potables, tantôt un peu moins… Et tant mieux. Xavier Gens est de toute évidence un amateur de séries B bien bourrin et il s’appuie sur ses dialogues approximatifs et ses personnages inintéressants pour faire glisser peu à peu le récit du sous-Dents de la mer programmatique au fantasme d’amateur de sharksploitation, qui n’a pas peur de sacrifier la technique pour s’amuser un peu.
Passé les obligatoires séquences de tension spielbergiennes, le réalisateur s’inspire plutôt de son comparse Alexandre Aja et de son complètement burné Piranha 3D. Bien entendu, il ne se livre pas à une gaudriole sanguinolente du même acabit, mais prend un malin plaisir à organiser de véritables carnages de masse, instants où sa caméra est de loin la plus inventive. Il ne pouvait se retenir d’investir les catacombes, notamment pour un travelling avant en plongée (littérale), écrabouillant la gen Z dans un couloir étroit tandis qu’elle perd ses membres plus vite qu’elle ne scrolle sur TikTok.
Fait rare pour une production Netflix, qui n’en porte pas moins des stigmates esthétiques : le twist qui aurait d’ordinaire motivé le climax sert ici de pivot vers 20 dernières minutes délirantes, virant carrément au film catastrophe. Au détour d’un set-up pay-off… impayable, Gens révèle son monstre plein cadre, se repait d’un caméo quelconque et fait escalader la situation bien plus loin que permis par ses enjeux neuneu. C’est bien lors de cette fin que Sous la Seine apparait tel qu’il aurait dû être dans son intégralité : décomplexé, franc et un peu rigolo quand même, avouez-le.
Pas étonnant donc que la presse étrangère réserve un accueil autrement plus chaleureux au long-métrage : ne s’attardant pas sur les dialogues bas du front, elle a surtout retenu le chaos du dernier acte. Et on serait tenté d’en faire de même.
Sous la seine est disponible sur Netflix depuis le 5 juin 2024 en France

Un vrai régal. On y retrouve les codes,du film de requin, de superbes images (oubliez les films mal faits où il ne se passe rien), de l’action, un discours écologiste (incroyable début sous le 7eme continent!)mais sans épargner les activistes ( à l’image des protecteurs de la forêt dans Green inferno de Eli Roth). On le sait bien que les requins n’attaquent pas l’homme sans raison et qu’ils sont menacés par lui , mais là c’est un requin mutant tueur , voilà tout.. Le but est clairement de nous distraire et c’est réussi . Un nombre d’invraisemblances scénaristiques impressionnant et quelques maladresses ne parviennent pas à nous détourner de l’action et dususpens. Après avoir vu une 60aine de films de requins (minimu), j’avoue avoir même été surpris par certaines scènes et par le final bien sûr (sans oublier le générique qui poursuit l’histoire). Cela faisait longtemps que j’attendais un bon film de requin. C’est fait. merci Netflix
C’est de la bouillie tout ça. C’était pas mauvais, c’était très mauvais!
-> vous avez certainement la ref. D’un bon film, à re regarder une 10ème fois plutôt que ce navet navrant.
La frontière est tellement mince entre le navet pur et durbet le nanar con mais plaisir coupable à regarder.
Ici on est pas loin du navet, trop sérieux trop je veux faire genre .
La différence par exemple avec le Pirahna de aja c est quelques scenes gores, rigolotes parfois mais qui évite de conférer à l ensemble une ringardise générale au film.
J ai trouvé les acteurs convaincants malgré les conneries qu ils avaient à déclamer, sauf l’ensemble des ados écolos mauvais comme pas possible.
C’est mauvais pas crédible pour deux sous mais ça peux se laisser voir si la playlist est vide.
Les débiles sharknado sont meilleurs
Tu sais ce qu’il te disent les Quadra…petit bobo gauchiste et intolérant…
C’est aussi con et aseptisé comme tte production…Netflix. Tout y est stéréotypé: perso, structure, effets de réal…C’est strictement sans surprise, et d’un 1er degré inapproprié tellement maladroit. Bejo fait le job, mais on a vu ça 100 fois déjà…On ne dira jamais assez combien les prod Netflix font office de fossoyeur de cinéma de genre…
Je ne connais pas la part de responsabilité de Yannick DAHAN dans l’écriture du scénario, mais connaissant le gaillard, je vais tenter d’esquisser une hypothèse derrière ce qui est qualifié de bouse anti wokiste. Et si ce requin se pourrait être une métaphore de l’Extrème-Droite qui nage en eaux troubles et polluées, qui grossit de manière exponentielle, s’échappant de son milieu naturel pour venir évoluer dans nos eaux douces françaises. Et que les Woke se concentrant sur la survie de la biodiversité (« Faché mais pas Fachos ») se perdent dans des combats de niches en oubliant l’essentiel : cette espèce de prédateur doit être éliminée !
Purée, Netflix aime bien les bouses. On n’a pas tenu jusqu’à la fin du fim, voir la moitié. Ceux qui ne l’ont pas vu, attention c’est du WTF nanardesque où le délire humoristique n’est pas au rendez-vous pour ses mauvais acteurs qui surjouent et ses trucages foireusement drôles, situations délirantes…. A bon entendeur.
J’ai bien aimé voir de la sans-charisme au cheveux bleus se faire boulotter le boule. Sinon la fin est tellement nul et mal amené que ça n’en est même pas amusant. Mention spécial à ce dialogue sublime lorsque le collègue de Nassim Lyes nage vers lui un bras en moins et que ce dernier répond « donne moi ta main, non l’autre main », si seulement le reste du film aurait pu être de cet accabit.
Ce film doit donner un espoir à tous et à chacun: si jamais vous avez un début de scénario, aussi débile soit il, VOUS AVEZ VOTRE CHANCE! Netflix est ouvert à tout! Et ça c’est déjà formidable. Votre petite cousine a une histoire de licorne qui se prostitue et veut se lancer dans la compta, y a moyen que Netflix soit intéressé.
Plus sérieusement, c’est d’une débilité abysalle à tous les niveaux. En Eaux Troubles est un pur film d’auteur porteur d’un vrai message écolo à côté de cette daube. A décourager quiconque de s’essayer au film de genre en France. C’est d’un premier degré navrant, d’une qualité de mise en scène qui nous ferait regretter AB Production d’où d’ailleurs semble sortir la plupart du casting. Fascinant de nullité.
Etant fan général de films de requins, j’ai bien apprécié. A regarder en reposant son cerveau (le plus mauvais de requins reste le stupide Ghost Shark)