Critique : Dernière séance
On ne s'attardera pas sur le scénario, à peine plus développé que la ligne de synopsis rédigée plus haut. Tout au plus aurons-nous droit à quelques flash-backs maladroits mettant en scène la mère du héros et le traumatisme qui les lie, traités avec une lourdeur pachydermique. Mais le vrai problème du film est son incapacité à jouir de son sujet. L'horreur, à fortiori le slasher ont toujours exigé d'un cinéaste que sa mise en scène se repaisse du lien étroit entre éros et thanatos étalé à l'écran. Un plaisir qui nous sera toujours refusé, le long-métrage demeurant désespérément glacial, coincé, empesé par son embryon de discours social sur la mort d'un certain cinéma, et les références écrasantes qu'il accumule, plus pour remplir un cahier des charges, que pour se trouver une place dans la longue histoire du genre.
Le jeu monomaniaque de Pascal Cervo, et la photographie aussi cradingue que datée évoquent les plus oubliables sanguinoleries des années 70, et pourraient avoir un certain charme, mais elles viennent ici souligner le manque cruel de chair de l'ensemble, qui voudrait pourtant ne parler que de ça. En l'état, Dernière séance n'est pas un hommage sensible à l'horreur Européenne, il est un pastiche lourdingue de ses pires défauts.
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