Critique : Yogi l’ours

Il existe deux catégories de films dits « pour enfants. » Ceux qui se limitent exclusivement aux têtes blondes, et ceux qui entendent faire honneur au média cinéma, et s'adressent in fine à tous. Sans surprise, ceux qui accompagneront les têtes blondes voir Yogi l'ours doivent être prévenus, les aventures de ce plantigrade bavard s'adressent uniquement aux plus jeunes.

N'y cherchez pas une once de subtilité, un quelconque sous-texte ou des références destinées aux adultes, il n'y en a pas. En revanche, les petits devraient y trouver leur compte de rebondissements enlevés, de situation absurdes et de gags animaliers. Le fait est que techniquement, l'ensemble tient la route. Yogi et ses compères interagissent bien avec les comédiens humains et les décors naturels, et si l'on supporte la débilité galopante de l'animal, force est de constater que ce dernier nous réserve quelques surprises réjouissantes. Enfin, on se réjouit de retrouver Anna Faris, qui cabotine gentiment mais parvient à apporter à ses scènes une fraîcheur bienvenue.

Reste que le film a un problème de taille, que le rythme et la réussite technique de l'ensemble ne sauraient effacer. Comme beaucoup d'oeuvres destinées au jeune public, le message et les personnages qui le portent sont d'une bêtise inquiétante. On y apprend ainsi que le meilleur moyen de protéger la nature, c'est de la transformer en parc d'attraction pour toute la famille. L'écologie est à peine abordée, et le plus souvent pour être moquée sans la moindre finesse. On en viendrait presque à regretter la victoire des gentils rangers, tant ces derniers souffrent d'une déficience neuronale avancée.

Il y a fort à parier que les bambins s'amuseront devant les aventures de Yogi l'ours, et tant mieux pour eux. On peut cependant regretter que le film viennent grossir les rangs du divertissement facile, qui n'essaie même pas d'éveiller un peu les têtes blondes.