Critique : Requiem pour une tueuse
Mélanie Inglorious Laurent incarne Lucrèce, tueuse à gage flanquée de son vieux mentor (Tchéky Karyo, en pilote automatique) et chargée d'assassiner un chanteur lyrique retiré dans un château pour y répéter son dernier spectacle. Mais elle n'est pas la seule à jouer un double jeu. Rico (Clovis Cornillac, qui fronce très bien les sourcils) doit déjouer le complot, jusqu'à ce que ses sentiments s'en mêlent. Ce point de départ alambiqué explose rapidement, le scénario n'étant qu'une perpétuelle fuite en avant. Du coup les enjeux sont flous, voire carrément inexistants, et mènent à une suite de scènes aberrantes (la mort du jardinier, subtil mélange de Derrick et Tex Avery). Par conséquent les acteurs sont en roue libre et essaient de se débattre de situations plus ridicules les unes que les autres. Le plus dur est réservé à Clovis Cornillac, qui, après une entrée en scène digne d'un mauvais Max Pécas, ne peut plus faire grand-chose pour sauver son personnage.
A l'heure où des productions comme À Bout portant prouvent que le cinéma de genre français n'a pas à rougir devant ses homologues anglo-saxon, un tel échec est déplorable. Requiem pour une tueuse est le prototype du film de genre à côté de ses pompes. A vouloir trouver son propre rythme et un univers singulier, le long-métrage oublie l'essentiel: poser des bases solides, une intrigue claire et crédible, portée par des personnages aux motivations logiques. Rien de tout cela ici, juste un vaudeville prétentieux qui aurait gagné à être traité avec la rigueur que son sujet réclamait.
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(1.5)