Kiss & Kill : critique

Melissa Blanco | 23 juin 2010
Melissa Blanco | 23 juin 2010

Tout commence dans le sud de la France. Dans l'ascenseur d'un hôtel de luxe, une femme, Jen - forcément névrosée - rencontre par hasard un homme, Spencer - forcément à moitié nu, le torse imberbe et musclé. La conversation s'engage, l'attirance est immédiate... ce qui n'est pas forcément le cas pour le spectateur. Difficile de rivaliser avec Cary Grant et Grace Kelly dans La Main au collet quant on s'appelle Katherine Heigl et Asthon Kutcher, et ce, malgré la similitude du décor. Alors que Jen parcoure les boutiques niçoises à la recherche de LA robe, Spencer règle ses comptes entre amis, lui qui n'est autre qu'un agent secret / tueur à gages. Trois ans plus tard, rangés des voitures, Spencer et Jen vivent une vie tout ce qu'il y a de plus idyllique : travail avec responsabilités, gigantesque maison à clôture blanche, un rêve de petite fille en somme. Jusqu'à ce qu'un voisin tente d'assassiner Spencer, le poussant à révéler à Jen son terrible secret. Les embarquant dans une aventure où toutes les apparences sont trompeuses.

 

 

 Là est la trame de Kiss & Kill, comédie romantique d'action ou film d'action romantique, prenant pour point d'appui le Mr & Mrs Smith de Doug Liman. Sauf que Robert Luketic n'a jamais fait dans la dentelle, ne cherchant pas à masquer ses penchants machistes. Et si cela "passait" dans la bouche de Gérard Butler dans L'Abominable vérité, voir ici Katherine Heigl crier en permanence comme une hystérique, écouter sans broncher l'homme qu'elle aime même quant il s'agit de tirer sur quelqu'un - "Tu me dis de tirer, je tire" -, ou courir dans les jupons d'un père incarné par Tom Selleck à la moindre occasion, ne fonctionne pas aussi bien. 

 

 

Car, avec Kiss & Kill, Robert Luketic tente de réécrire le mythe du prince charmant version 2010, l'homme n'étant là uniquement que pour protéger sa femme, prenant la succession de la figure paternelle - parce qu'on épouse toujours le sosie de son père, c'est bien connu. Enfin, à la condition que celle-ci continue de s'épiler et ne porte pas de jean à la maison. Donnant-donnant. D'où une forme de rejet assez violent envers ce "blockbuster" qui, ne sachant pas s'il doit être dans la romance ou dans l'action, finit par ne s'adresser à personne. On se fout royalement de l'histoire d'amour tout comme des séquences musclées, fallait-il encore arriver à rendre crédible Asthon Kutcher en agent secret, lui qui décrypte des messages dans des guides du routard. 

 

Résumé

Dans le genre, attendez plutôt Night and Day, le duo Cameron Diaz / Tom Cruise ayant tout de même une autre gueule !

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