Tellement proches - critique du bonheur

Thomas Messias | 18 février 2016
Thomas Messias | 18 février 2016

Jouer la carte de l’identification avec le spectateur, lui permettre de faire le lien entre ce qui se trame à l’écran et sa propre vie de famille : tel est le moteur du cinéma du duo Nakache – Toledano, qui s’est spécialisé dans le divertissement familial / sympa / chaleureux (aucune mention inutile).

C’est à la fois la force et la limite de ce Tellement proches qui ne manquera pas de nous parler à un moment ou à un autre, mais qui manque parfois aussi de fond ou de liant. On ne va pas faire la fine bouche : voici un film exécuté avec ardeur par deux jeunes mecs qu’on sent absolument désireux de toucher les gens, sans calcul mais avec beaucoup d’intentions. Avec une ambition supplémentaire, à savoir inverser les schémas classiques de la chronique familiale.

 

 

 

Contrairement à bien d’autres films du genre, réussis ou non, Tellement proches débute (ou presque) par le récit d’un dîner en famille réunissant deux sœurs, leur frère, les pièces rapportées et quelques gamins. Ceux-ci sont d’ailleurs en dehors de la norme, puisque décrits soit comme de vrais démons (le petit Lucien fait passer le lapin Duracell pour un grabataire) ou comme des bêtes à concours d’un ennui mortel (pratiquant douze activités, parlant quatre langues mais n’ayant aucune personnalité). Toledano et Nakache ont donc choisi de réunir les personnages avant de les séparer et de les confronter à leurs problèmes individuels, lesquels ne tarderont pas à devenir collectifs. Le léger hic, c’est qu’après ce dîner très réussi, le film peine un peu à retrouver ses marques – sans jamais cesser d’être drôle, notamment grâce à ses comédiens.

 


Il faut dire qu’ils sont tous bons, d’un Vincent Elbaz toujours épatant en éternel ado (pas loin de devenir un vieux beau) à une Audrey Dana belle et hilarante dans le rôle le plus excessif du lot. Tellement proches ne fait pas toujours dans la dentelle – les scènes avec Jean Benguigui sont assez poussives – mais ne dilapide jamais son capital sympathie grâce à une énergie de tous les instants. On rit franchement, et plus d’une fois, aux mésaventures tendres et cocasses de cette famille agaçante, désespérante même, mais qui ressemble de si près à la nôtre qu’on ne peut que s’y attacher. Plein d’émotion, le final pourtant casse-gueules est extrêmement touchant et donne envie de faire des gosses, de les aimer et de les regarder grandir. Si ce n’est pas la marque d’une réussite…

 

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