Critique : Carnet de notes pour une orestie africaine

Ce film n'est pas une Orestie mais bien des notes. C'est-à-dire un projet de film. Un film sur un film à faire, genre très particulier du cinéma documentaire et d'autant plus intéressant qu'il est rare et parfaitement utilisé par un réalisateur hors norme. Pasolini aurait aimé monter l'Orestie d'Eschyle, qu'il a traduite en 1959 à la demande de Vittorio Gasman, afin de la transposer en Afrique. Ce projet n'a jamais rien donné d'autre que ces images.

Pourtant ces quelques notes sont bien un film, un film sur l'Afrique, sur une culture, la vision d'un continent délaissé dans un noir et blanc magnifique qui sublime corps et paysages. Entre la fiction rêvée et le documentaire supposé, entre l'ethnologue et le poète, l'écrivain-cinéaste, de diverses manières toutes plus étonnantes les unes que les autres comme la séquence de free jazz dans un studio de Rome, nous transporte une nouvelle fois dans un monde des plus singuliers.